Le Réveil (Le Réveil (Édition Bresle - Oise - Somme)
Pourquoi l’enseignement privé cartonne
Plus de 200 % de hausse depuis 2011, l’enseignement catholique privé attire de plus en plus de parents. Dans le même temps, du côté du collège Henry-dunant, les effectifs restent stables.
Les chiffres parlent d’euxmêmes. En 2011, le collège privé Saint-joseph comptait 130 élèves, six années plus tard, ils sont désormais 300 répartis dans 12 classes. Une augmentation de plus de 230 % que l’on a tenté de comprendre avec une première question : comment se fait-il que l’enseignement privé catholique cartonne autant à Aumale, contrairement au collège Henry-dunant dont les effectifs sont stables depuis plusieurs années avec à chaque rentrée environ 300 élèves ?
« Nous n’avons pas le même créneau de recrutement, explique dans un premier temps Pierre Allix, le chef de l’établissement privé. Nous n’avons pas l’obligation de carte scolaire contrairement au collège public. Si un jeune de Marseille veut venir ici, cela ne pose aucun problème. Actuellement, deux tiers de nos élèves viennent de la Somme et l’oise, deux départements voisins. Le reste vient soit d’aumale, soit des alentours ».
Petit plus également non négligeable, le collège Saint-joseph dispose d’un internat, contrairement à son voisin public.
Si Pierre Allix avance également la qualité de ses professeurs et de l’enseignement, il loue surtout la souplesse de fonctionnement de son établissement, « car un élève peut venir une semaine à l’internat si ses parents le souhaitent » mais aussi la réactivité par rapport aux besoins des enfants et de leurs parents. « On tient d’abord à rester un service de proximité, assure-t-il. On nous fait confiance. Ici, les élèves, sauf si une demande a été faite, ne peuvent pas sortir avant 16 h 30. Quand un professeur est absent, on s’arrange entre professeurs pour le remplacer ».
Une volonté de limiter
Souhaite-t-il à l’avenir continuer à accueillir de plus en plus de jeunes de la 6e à la 3e ? « Non, on a cette volonté de limiter le nombre d’inscriptions pour permettre d’avoir plus D’ULIS (Unités Localisées pour l’inclusion Scolaire) pour les élèves les plus en difficulté. Nous en avons 4 actuellement, on peut monter jusqu’à 12 ».
L’église et l’enseignement catholique jouent-ils un rôle dans cette réussite ? « C’est vrai que nous sommes avant tout un établissement catholique, répond Pierre Allix. Nous proposons la parole de Dieu, on ne l’impose pas. Nous sommes ouverts à tout le monde. Mais je constate que de plus en plus d’enfants de 10 ans souhaitent être accompagnés pour le baptême. C’est un signe nouveau qui s’amplifie ».
« Pas les mêmes créneaux de recrutement »
Quant aux relations avec son homologue Nicolas Rindel, principal du collège Henry-dunant, Pierre Allix s’en félicite. « Parce que nous nous voyons régulièrement, assure-t-il. Il y a une très bonne entente entre nous. Pour l’inauguration de notre nouveau réfectoire, je l’avais invité à déjeuner. Nous collaborons aussi ensemble au moment du Salon du livre mais également pour le concours d’éloquence ».
A quelques centaines de mètres de là, Nicolas Rindel acquiesce. Et sans se concerter avec Pierre Allix, il explique que cette hausse des effectifs au collège Saint-joseph « est due principalement au secteur de recrutement. Si un élève d’un autre canton veut venir chez nous, il doit forcément avoir une dérogation. Pas pour l’enseignement privé. Ils ont aussi davantage de souplesse alors que nous, nous avons les contraintes ministérielles ».
Pas de concurrence
Avec près de 300 élèves cette année, et quelques autres à venir, les effectifs sont stables. « Il n’y a pas de concurrence entre nous, assure encore le principal du collège. Et c’est tant mieux. Je pense que nous renvoyons aussi une bonne image. On a de la qualité dans notre enseignement et les 93 % de réussite au brevet le prouve. En dehors du travail scolaire, on a une qualité de vie agréable. Nous sommes à l’écoute pour répondre aux besoins ».
« On est à l’écoute »