Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)
« Se mettre dans la dynamique des Jeux olympiques de Paris 2024 »
Il n’y avait rien et maintenant il y a beaucoup d’espoir et d’ambition. Le projet d’étang à La Croix Lamirault rebooste les acteurs du tourisme sur le territoire, prêts à s’inscrire dans la dynamique des Jeux.
Au commencement était l’inaction. Quand la crise n’avait pas pointé son nez, les élus n’avaient pas le mot tourisme dans leur vocabulaire. Sans chercher à accabler les prédécesseurs mous à la tête du territoire avant les années 90, Jean Sellier reconnaît qu’à cette époque, « personne ne croyait que le Pays de L’Aigle pouvait se faire une place dans le tourisme. Maintenant » , se félicite le président de la Communauté de communes aiglonne (Cdc), « nous y croyons et, comme le Perche, nous devenons une destination touristique à part entière. Nous n’avons pas à rougir de notre offre » .
« Le parent pauvre »
En 1997, d’abord sous l’impulsion de Claude Delahaye, la Cdc s’est imaginé un avenir touristique « et nous avons commencé à avancer en
améliorant l’attractivité ». Le président cite la dynamisation de la piscine et du bowling, l’aboutissement du projet de Manufacture Bohin, le lancement de la politique chemins de randonnée (Ndlr : 52 circuits de 4 à 20 km), la création de la marque Ouche en Normandie et l’implantation d’aires de camping-car, dont la cinquième sera bientôt inaugurée à L’Aigle.
Serge Delavallée, président de l’Office de tourisme, émanation de la Cdc, ajoute « que malgré un effectif et des moyens restreints, l’Office de tourisme a mis en place de nombreuses actions de promotion du territoire comme le site Internet, la newsletter, le guide et, à partir de cette année, les visites en calèche et le triporteur pour aller à la rencontre des visiteurs sur les manifestations » .
Malgré ses avancées notables, « le tourisme reste le parent pauvre de la Cdc mais chacun sait désormais qu’il faut lui donner des moyens. Le tourisme est une des clés du développement économique » .
Le retour de la Fête du ciel
Entre les discours et les faits, on peut toutefois s’étonner de certaines contradictions. La Cdc et l’Office disent avoir besoin d’éléments moteurs pour assurer la notoriété du territoire, mais ils ont annulé la Fête du ciel 2017. « Organiser cette manifestation un an sur deux n’est pas une si mauvaise idée que cela. Nous avons ainsi le temps de réfléchir à de nouvelles animations pour que ceux qui sont venus précédemment à la Fête du ciel n’aient pas le sentiment de déjà- vu » , argumente Serge Delavallée. La justification se tient. La Fête du ciel sera de retour en 2018 et on peut s’attendre à des surprises.
Parce que tout ne repose pas sur des animations comme la Fête du ciel ou Une journée à la ferme, « et il faut donc trouver des offres susceptibles de faire rester les touristes audelà d’une journée » , poursuit le président de l’Office, bien décidé à faire feu de tout bois pour le rayonnement d’Ouche en Normandie.
Il cite la base nautique de StEvroult, la forêt de Moulins, le futur cheminement le long de la Risle entre St-Martin-d’Ecublei et Aube, sans oublier « le projet d’étang à la Croix Lamirault. Une chance unique est offerte à notre territoire, à nous de savoir la saisir pour en faire un atout majeur et faire rester les touristes plusieurs jours chez nous » .
Les Jeux à portée de mains
Les qualités ne manquent pas mais les acteurs du tourisme ont sans doute trop le nez dans le guidon pour toutes les voir. « Nous sommes actuellement en train de choisir un cabinet que sera chargé d’une étude touristique de territoire qui aboutira à un schéma de développement touristique » , indique Serge Delavallée. « Cette étude va permettre de pointer nos forces, nos faiblesses et définir les axes de développement » . Cet oeil extérieur est indispensable pour détecter les pépites et mettre le doigt sur les freins.
Jean Sellier en est persuadé, « ce travail est indispensable pour avancer et avancer vite afin de faire du Pays de L’Aigle et du Pays d’Ouche un Pays d’accueil dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024. Nous sommes à proximité de Paris et nous devons faire valoir nos atouts pour recevoir des personnes qui viendront aux Jeux » .
Avec notamment la base nautique, les élus ont un bon plan pour faire du « trou du cul du monde » l’Olympe du tourisme ornais. Un sacré retournement de situation.