SERAIT PAS DU VOL
La rentrée a aussi sonné pour les associations locales qui, pour nombre d’entre elles, vont très vite constater qu’elles manquent de bénévoles. Cet être rare et précieux, capable de donner sans rien demander en retour, est très recherché dans les différents milieux associatifs, parfois en vain.
Il existe une ribambelle de raisons à ce manque d’intérêt pour l’engagement bénévole et on citera le manque de temps, la vie trépidante et, il faut un peu l’avouer, l’individualisme. L’explication évoquée par ceux qui ont donné et qui n’en peuvent plus, c’est le manque de considération des destinataires de leur générosité. Pire, ils sont parfois la cible de ces critiqueurs de tout poil pourtant incapables du moindre don de soi.
Le Larousse dit que le bénévole est celui qui « apporte son aide volontaire sans être rémunéré ». Il ne dit pas qu’il ne doit pas recevoir de remerciement ou de récompense pour le travail accompli. Il ne dit pas non plus que ce n’est pas parce que l’on est désintéressé que l’on n’est pas réceptif à un peu de respect.
Puisque la gloire de l’instant ne sauvera pas le dédain des ans, le bénévole lambda n’a que faire des éventuelles médailles. Son vrai plaisir, c’est de voir des gamins s’éclater dans un gymnase ou sur un terrain de sport pour s’épanouir, se révéler et trouver sa place dans la société. C’est de voir des personnes en difficulté sortir de l’ornière et reprendre un chemin de vie plus apaisé.
Cela ne fait aucun doute, les bénévoles carburent au plaisir d’aider, pour la beauté du geste gratuit et ne réclament rien d’autre que de la considération. Ce grand absent des différentes propositions dans les campagnes électorales mériterait toutefois un encouragement en forme de points retraite ou d’allégement fiscal.
Il y a entre 14 et 18 millions de bénévoles en France et une mesure motivante à leur bénéfice permettrait de s’assurer un regain de popularité. Puisque nombre de politiques cherchent à donner leur nom à une loi, voici l’occasion de faire une bonne action. Elle ne sera pas tout à fait désintéressée, mais on leur pardonnera volontiers. Thierry Roussin