Simone Lhospitalier attend de vraies réparations
Nouveau volet de l’affaire Médiator avec le passage en correctionnelle. Victime du médicament, Simone Lhospitalier attend une vraie prise en compte des dommages.
L’Orne dénombre 52 victimes du Médiator, médicament handicapant et mortifère des Laboratoires Servier. Parmi ces malades, Simone Lhospitalier, hilairoise, affectée de nombreuses pathologies consécutives à la prise de ce médicament entre 2000 et 2001. Il s’agissait de maîtriser une simple rétention d’eau, mais c’est là que le calvaire a commencé pour elle, ainsi qu’elle l’avait relaté précédemment pour Le Réveil Normand.
Aujourd’hui à l’heure où les Laboratoires Servier et l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) sont appelés en correctionnelle, Simone Lhospitalier rappelle ces quinze années d’affliction et fait part de ses attentes au titre de réparations.
Le Réveil Normand : Au départ, le médiator était censé combattre votre rétention d’eau ?
Simone Lhospitalier : « Oui, un problème de santé sans gravité et c’est là avec la prise de médicament que tout a commencé à se compliquer. Auparavant, jamais je n’avais été malade, hormis des gros rhumes parfois, comme tout le monde, mais jamais de pathologies graves ».
Le RN : Dès lors, les pathologies se sont succédé ?
SL : « Oui, en 2005, un début de cancer du sein, traité dès son identification. Depuis ma vie professionnelle a été gravement affectée aussi par la valvulopathie, affectant les valves cardiaques comme beaucoup d’utilisateurs (trices) du médiator. En 2014, on identifie un nodule au rein droit et on me découvre le duodénum « tout pourri « avec son ablation immédiate et celle de la vésicule biliaire quelques mois plus tard ».
Le RN : Comme beuacoup d’autres, vous avez entamé des procédures ?
SL : « Oui bien sûr, auprès de l’ONIAM (Office Nationale d’Idemnisation des Accidentes Médicaux) et l’AFSSAPS (Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) devenue ANSM (Agence Nationale de Sécurité Médicale). En 2011, j’ai reçu une lettre des Laboratoire Servier qui reconnaissaient que la dégradation de mon état de santé est bien consécutive à la prise du Médiator ».
Le RN : Le procès de Servier, présent à la barre des mis en cause, c’est maintenant. Vous attendez quoi précisément ?
SL : « A ce jour, je n’ai quasiment rien reçu au titre d’une quelconque réparation des préjudices subis dans ma chair et au plan moral aussi (NDLR à peine 1 000 euros). Je voudrais juste que le tribunal estime ce que valent ces souffrances, ces ablations, cette incapacité de travailler comme avant… et le préjudice moral qui s’ajoute à cela. Je remercie juste le Docteur Hélène Frachon de Brest qui n’a jamais cessé depuis le début de lutter pour que les responsables soient face aux juges, comme ils le sont aujourd’hui ».