BRUTALITé N’EST PAS VéRITé
Depuis ce lundi, à l’appel des syndicats CGT et FO, les chauffeurs routiers sont en grève afin d’obtenir le retrait de la loi Travail et plus particulièrement la possibilité qu’elle donne de signer des accords internes en dérogeants aux accords de branches. Les chefs d’entreprise du secteur disent que cela est bon pour le recrutement, les routiers disent le contraire. Rien de très nouveau.
Les syndicats n’invitent pas directement à bloquer les dépôts de carburants ou les plateformes de la grande distribution, ils demandent seulement aux chauffeurs de ne plus prendre le volant. Si ces organisations syndicales sont suivies par leur base, il peut effectivement y avoir blocage de l’activité économique. Les stations-service vont se vider, les rayons des magasins aussi et la France va peu à peu s’immobiliser.
Si le conflit dure, les syndicats vont constater ce qu’ils devraient déjà savoir s’ils étaient plus ouverts… ou moins bornés. Leur mouvement va finalement pénaliser ceux qu’ils sont censés défendre. Dans la population, certains ne pourront plus aller à leur travail et peut-être vont-ils perdre leur emploi. Pour eux, cette grève pourrait être d’une violence insupportable.
Le faible taux d’adhésion aux syndicats est le signe que leurs méthodes ne sont plus acceptées. Tenter d’immobiliser le pays pour se faire entendre est un procédé d’antan qui n’est plus accepté car, chacun le sait, brutalité n’est pas vérité. Nuire au peuple qui travaille pour être écouté par l’élite qui décide est un non-sens. Sur les réseaux sociaux, on conseille aux syndicats d’aller dormir sous les fenêtres des ministères ou de l’Assemblée nationale ou de tous ceux qui, au final, auront le dernier mot.
Quoi qu’il arrive, si les syndicats veulent redorer leur blason auprès de la population, ils ne doivent plus la prendre en otage. A eux de changer de mode opératoire pour faire admettre leurs arguments car, évidemment, ils en ont à faire valoir.
Sans doute est-ce le moment de s’inspirer des grands hommes.
« Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable ». John Fitzgerald Kennedy, mars 1962.