« On va payer tout autant, si ce n’est plus »
Autre situation David Herouin est artisan à son compte dans la couverture et la charpente à Breteuil-sur-Iton. Pour lui, il faut le réformer, mais pas comme ça. « On donne plus de 50 % au RSI, et ensuite, on doit aussi payer l’impôt sur le revenu. Un jour, j’ai récupéré un peu de bénéfices de ma société. Mais le RSI nous a beaucoup taxés. A cause de cela, on n’a pas recommencé depuis ».
Autre problème selon lui, le statut d’auto-entrepreneur, « il est mal organisé et fait pour trop de monde. Cela devrait être un complément de revenus, et non pour créer une société à part entière, c’est du travail au noir dissimulé ». Le plafond de chiffre d’affaires maximum pour garder ce statut avantageux sera doublé selon la nouvelle loi. « Il faut qu’on fasse quoi ? Que nous les artisans on devienne autoentrepreneur ? » David ne demande pas la lune, juste de vivre décemment de son métier, sans qu’il ne lui arrive de tuile. « Je ne demande pas grandchose, à 70 heures de travail par semaine, je ne demande pas à être le roi du pétrole mais juste à être plus serein ».
Un jeu d’écriture
Pour lui, cette réforme est un jeu d’écriture, « on a juste changé les initiales de RSI en Régime Général », dans les faits, rien ne changera. « On va payer tout autant, si ce n’est plus, avec l’augmentation d’1,7 points de CSG (Contribution sociale généralisée) », pour compenser dans la balance, des baisses de charges doivent être mises en place, mais David Herouin n’y croit pas trop, du fait du manque d’information. Pas d’allégement de charges pour les artisans selon lui, ils subiront juste la hausse de la CSG. Pour lui, cet allégement servira seulement pour les ouvriers. « Ils méritent d’être mieux payés ».
Hugo Blin