Une récolte de plus en plus précoce mais des ennemis farouches
Le maïs fourrager occupe une part importante des surfaces cultivables de notre territoire. La récolte 2017 est plutôt bonne, mais ce n’est pas sans mal.
Le maïs fourrager de façon habituelle n’est pas la céréale la plus citée dans les conversations. La raison en est simple. Il ne fait pas l’objet de commerce contrairement au blé, au colza, aux pois, à l’avoine, etc. Il ne sort pas de la cour de l’exploitation, où il est utilisé en autarcie sous forme d’ensilage pour l’alimentation des bovins. Didier Bonte, agriculteur à Chandai, à la demande du Réveil Normand a accepté d’en révéler davantage sur cette céréale fourragère et principalement sur l’année 2007.
Le Réveil Normand : Quelles sont les caractéristiques de votre exploitation Didier Bonte ?
Didier Bonte : « J’ai 60 ans, nous exploitons un GAEC à 4 sur 395 hectares (330 à moissonner dont 32 de maïs). Nous avons 100 vaches laitières, 70 génisses de renouvellement, plus 60 génisses de trois races de viande, Limousine Charolaise, Blonde d’Aquitaine. Ces 230 têtes de bétail sont au régime maïs fourrager mais pas seulement. Il y a en plus l’herbe de la prairie, la paille, le tourteau de colza. Le reste de nos céréales, blé, orge, pois protéagineux et l’herbe, dactyle et ray-grass est commercialisé ».
Le RN : Que peut-on dire de la moisson de maïs toute récente ?
DB : « 2017 est une année sans difficultés majeures pour le maïs. Ce n’est pas l’année du siècle, mais tout de même cette récolte précoce nous arrange. Toutefois nous avons eu quelques soucis après les semis avec les corbeaux, jusqu’à devoir réensemencer l’ensemble car trop de pieds étaient impactés. De plus, la graine enterrée assez profond lors du semage a souffert de la pluie ensuite et le pied fatigue. Mais la période estivale longuement ensoleillée a gommé ces aléas de la croissance. Il y a eu aussi un papillon perturbateur, la Pyrale, qui résiste à tout. Nous avons aussi un souci croissant avec de plus en plus d’herbes nocives et de moins en moins de produits efficaces pour les combattre ».
Le RN : Il y a 30/40 ans, le maïs était récolté vers la Toussaint. Comment expliquez-vous ces 5 à 6 semaines d’avance désormais ?
DB : « Sans rentrer dans les détails, depuis 1976, la température relevée chaque année au cours de la croissance et du développement du maïs s’accroît. Ce dernier bénéficie de cette situation, ce qui explique que sa récolte n’a cessé de se faire plus tôt ».
Le RN : Connaissez-vous le rendement du maïs ensilé chez vous ces jours derniers ? »
DB : « Nous avons consacré 2 jours et demi à cette » corvée « selon le terme en vigueur autrefois, avec les 4 associés du GAEC et un voisin que nous aiderons lorsqu’il récoltera le sien. Dans ces 2 jours et demi j’inclus le temps consacré à recouvrir les silos. Pour ce qui est du rendement sur notre GAEC, il est de 41 tonnes brut par hectare. Un résultat satisfaisant ».