Fabrice Simon, naturaliste, apporte des précisions
L’article « Importante prolifération du gibier sur les terres de Luc Besson. La colère monte chez les agriculteurs » paru dans notre édition du 13 septembre, a fait réagir Fabrice Simon, naturaliste et parfait connaisseur du massif incriminé. Il a tenu à apporter sa propre analyse.
Sur la prolifération
« Comme l’a souligné Yves Lhonoré, technicien de la Fédération de chasse, il n’y a jamais eu de prolifération sur ces terres. Concentration et prolifération n’ont pas la même définition. Tout d’abord, il n’y a pas de concentration de sangliers. Il est bon de rappeler que chaque année, des chasses au sanglier sont organisées et donnent souvent de faibles résultats vu la population peu importante de sangliers sur le site ».
Sur les dégâts
Concernant les importants dégâts, il est noté dans l’article que des dégâts sont constatés à Neuville-sur-Touques, or « cette commune se situe à une vingtaine de kilomètres, de l’autre côté de l’autoroute. Il n’y a donc aucun rapport entre ces dégâts et ceux cités autour de la propriété de M. Besson ». Lors de la réunion organisée à La Trinité-des-Laitiers, chacun a pu s’exprimer sur les dégâts : « faux, le personnel de la propriété n’avait pas été convié à cette réunion ».
Sur la reproduction
« M. de Balorre [président de la Fédération de chasse] sous-entend que les animaux se reproduisent ici plus qu’ailleurs, c’est faux ; il y a uniquement un noyau d’individus plutôt sédentaires, composé d’une vingtaine de biches, habituées du site, qui s’y reproduisent. À la fin de la mise bas, il n’y a aucune concentration d’animaux, il est très difficile d’y voir un cerf. Ce qui est normal, étant donné que le calme est revenu sur le massif forestier, les animaux sont alors dispersés sur l’ensemble du territoire. Ils se reproduisent bien chez M. Besson, mais comme partout ailleurs dans le massif ».
On peut alors parler de concentration ponctuelle et saisonnière surtout lorsque la pression de chasse devient trop forte sur le massif, ils trouvent alors une zone de refuge qui du même coup rend service à l’agriculture.
Sur les solutions envisagées
« L’engrillagement ou les battues n’aboutiront jamais au résultat escompté, les techniciens en sont bien conscients. À ce jour, les indemnités versées (région Saint-Evroult) pour les dégâts sont chiffrées à 66 000 €, la totalité pour la saison passée était de 78 000 €, la prévision de 100 000 € n’est qu’une estimation. En forêt d’Ecouves, on ne parle pas des dégâts dans la presse, avec plus de 110 000 € d’indemnisation. On n’en parle pas parce que M. Besson n’y a pas de propriété et de ce fait, il n’y a pas de remue-ménage médiatique possible ».