Le Républicain (Lot-et-Garonne)

Violence dans les TRIBUNAL DE MARMANDE. couples et dans les bois

- R. L.

La violence était largement présente, lundi au tribunal, lors de l’audience de la chambre détachée. Au sein des couples tout d’abord, histoire sans doute de s’inscrire dans l’actualité nationale… C’est menotté que le prévenu, incarcéré pour une autre cause, est conduit à la barre. Il doit répondre de violences envers sa concubine et de dégradatio­n volontaire de bien d’autrui. Les faits remontent au mois de novembre 2016 et se déroulent sur le parking d’une grande surface marmandais­e. A l’origine, un différend sur la façon de s’occuper des enfants. S’en suivent bousculade­s, coups de têtes et bris de la lunette arrière du véhicule. Pour se justifier, il évoque des difficulté­s pour voir son fils et des désaccords sur la tenue des enfants qui ont été, depuis, placés dans des familles. Devant la présidente Bénédicte de Vivie de Régie, il reconnaît la détériorat­ion mais pas les violences. Malheureus­ement pour lui, les caméras vidéos vont apporter la preuve contraire.

« Il veut se présenter comme un mari ou un père exemplaire » explique le substitut Simon Rintaud. Il se souvient de tout sauf des violences. Il reconnaît insultes et bousculade­s envers sa compagne. « Et déjà une violence c’est grave. Et si cela se passe devant les enfants, c’est encore plus grave » assènera le représenta­nt du parquet qui requiert quatre mois fermes pour les violences et 100€ d’amende.

Autres faits de violence

Le prévenu n’a pas d’avocat. Il se félicite que cela ait permis le placement de son fils dans une famille : « il est en sécurité, il est propre et c’est l’essentiel. Vous pouvez prononcer la peine que vous voulez » dira-t-il à l’adresse de la présidente. Il est condamné à quatre mois de prison ferme et à 100€ d’amende.

Quelques fois, c’est pour des motifs futiles, comme chez ce couple marmandais, qui a échangé morsures et coups de poings pour une sombre histoire de refus de prendre un repas en commun. Le concubin sera condamné à quatre mois de prison avec sursis.

Mais la violence peut aussi s’inviter dans nos sous-bois pour quelques champignon­s. Les faits se déroulent au mois de juillet dernier à Labretonie. Malgré des interdicti­ons dûment matérialis­ées, le prévenu est surpris en train de ramasser des cèpes par le propriétai­re du bois. Il est invité à laisser sur place le résultat de sa cueillette, environ 4 kilos de champignon­s, ce qu’il refuse. Le propriétai­re du bois aurait appelé les gendarmes et tenté de l’empêcher de remonter dans son véhicule. Le chercheur aurait alors sorti un couteau avec une lame de 25 cm et tenté de le blesser. Certificat médical à l’ap- pui, il présente une ITT de 5 jours pour « choc psychologi­que ». La scène s’est déroulée sans témoin et le prévenu conteste les faits de violences avec armes. Il prétend ne pas avoir vu les panneaux d’interdicti­on. Son conseil, Me François Verdier, réussit à instiller le doute, puisqu’il s’agit d’un témoignage contre un autre. Pour le substitut Simon Rintaud, les violences ne font pas de doutes, car le casier judiciaire du prévenu est relativeme­nt chargé pour des faits de « violences, d’outrages ou de menaces ».

Le propriétai­re du bois se porte partie civile et réclame 80€ pour les quatre kilos de cèpes et 1.600€ pour le préjudice moral. Le prévenu est relaxé des faits de violence avec armes. Par contre, pour le vol, il devra payer 80€ au propriétai­re pour les champignon­s et 400€ pour ses frais de procédure.

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