Le Républicain (Lot-et-Garonne)
Les opposants veulent se faire entendre
La rencontre du côté de Paris entre les deux présidents de région Alain Rousset et Carole Delga avec le premier ministre met la pression aux opposants de la LGV.
Depuis neuf ans, l’association TGV en Albret - à la signification toute trouvée « Très Grande Vigilance en Albret » - se mobilise pour s’opposer au projet de la ligne LGV qui doit relier Bordeaux à Toulouse. Près de dix ans d’un ardent combat que mène Charles D’Huyvetter en sa qualité de président et plusieurs centaines de membres. « C’est un combat complexe mais nous avons bon espoir » , glisse-t-il dans une opposition qu’il qualifie pourtant de « disproportionnée » .
L’association se mobilise contre ce tracé qui passerait - dans sa partie lot-et-garonnaise - du côté de Saint-Martin de Curton, Pompiey, Xaintailles, Montgaillard, Vianne, Feugarolles, Bruch, Montesquieu pour s’étendre ensuite jusqu’à Caudecoste). « C’est un combat compliqué » , précise le président de l’association. Si la ligne Tours - Bordeaux a été mise en service, pour l’heure, rien de précis concernant le tracé du sud-ouest. « Il y a trois recours engagés : un l’est au tribunal administratif de Bordeaux, l’autre à celui de Toulouse et enfin un auprès du conseil d’État » , avance la vice-présidente de l’association Catherine Aime. Les opposants veulent garder leur optimisme surtout depuis qu’un jugement ayant prononcé l’annulation de la reconnaissance d’utilité publique.
« Le gouvernement et la SCNF ont fait appel de cette décision » , précise Jacques Doucet, coordinateur de treize associations de défense.
Les opposants au projet mettent en avant leur « proposition alternative à ce projet hors norme » . « Il faut que le gouvernement laisse tombe son projet. Oui au réaménagement et à la mise en sécurité de la ligne existante » , note Charles D’Huyvetter « l’addition sera moins salée » . Pour rappel, le projet de la ligne grande vitesse Bordeaux - Toulouse avoisinerait les 3 milliards d’euros. Les responsables de l’association de défense prennent des exemples. « Il y a 135 passages à niveaux entre Toulouse et Bordeaux qu’il convient de sécuriser. Ensuite, il a des courbes à modifier comme à Port Sainte-Marie ou à Moissac » .
Cependant, ils mettent en exergue « la pression exercée par les politiques » . À ce titre, ils montrent en exemple le rendez-vous prévu en fin de semaine dernière à Matignon entre le Premier ministre et les deux présidents de région Carole Delga (pour l’occitanie) et Alain Rousset (pour l’Aquitaine). Ils ne comptent pas en rester là et veulent aussi prendre en modèle ce qu’il se passe sur la ligne Tours Bordeaux. « Les élus en reviennent. Des associations se sont constituées. Les constants sont faits et les promesses non tenues » , concluent-ils. Autant d’éléments qu’ils veulent prendre en compte pour entretenir un combat pour lequel ils fondent « un bel espoir » .
Trois recours engagés Un plan alternatif