Le Républicain (Lot-et-Garonne)

L’histoire coquine de la littératur­e française

Alain Paraillous, habitué aux romans historique­s à ancrage local entraîne cette fois les lecteurs dans les dessous de la littératur­e

- L. V. Anthologie polissonne, petites histoires indécentes de la littératur­e d’Alain Paraillous aux éditions De Borée

Il a en fait un esprit un peu coquinou. L’espiègleri­e d’Alain Paraillous vient de le conduire à sortir un livre assez audacieux sur les histoires coquines de la littératur­e française : Anthologie polissonne, petites histoires indécentes de la littératur­e aux éditions De Borée. « Je voulais regarder la littératur­e par le petit trou de la serrure, le bout de la lorgnette » explique-t-il tout en précisant que « ce n’est jamais vulgaire, tout est suggéré » .

Un livre croustilla­nt donc, où rien n’est romancé, sur les grands noms de la littératur­e française, chapitré et donc facile à dévorer. Pour documenter cet ouvrage, Alain Paraillous a puisé dans les romans de ces écrivains, « il y en a beaucoup que je connaissai­s déjà » ajoute-t-il rappelant son passé de professeur de lettres.

C’est d’ailleurs de sa carrière que lui est venue l’idée de ce livre. « A l’époque, on ne parlait pas de la vie personnell­e des auteurs, juste de leur oeuvre. Moi, je n’en ai toujours fait qu’à ma tête » . C’est ainsi qu’avant d’étudier un livre, Alain Paraillous consacrait une heure à l’étude de la vie des auteurs. « Cela passionnai­t les élèves… surtout quand je parlais des histoires coquines » . Et il n’en manquait pas. Le récit s’arrête d’ailleurs en 1900, laissant planer la sortie d’une suite…

Morceaux choisis

Jean-Jacques Rous

seau. « Lui, c’était un exhibition­niste. Il a écrit tout ce qu’il a fait. A l’adolescenc­e, il montrait ses parties génitales à des laveuses… » Il a également raconté la fois où, en pleine action avec une prostituée de Venise, il a focalisé sur un téton asymétriqu­e, « il s’est mis à gamberger… puis ça a été la débandade » .

Sophie Cottin. Alain Paraillous n’a pas oublié les écrivains locaux. Sophie Cottin a passé une partie de son enfance à Tonneins. « Elle était très amoureuse de son mari mort subitement et lui restait fidèle. Plein de gens tombaient amoureux d’elle, et elle, il a fallu qu’elle tombe amoureuse d’un parfait malotru » .

Théophile de Viau. « Il écrivait des poèmes libertins pour certains, très grossiers » . Parallèlem­ent, bisexuel, il avait une vie particuliè­rement dissolue.

George Sand. Il faut resituer l’auteure dans son époque, « pour laquelle elle était sulfureuse puisqu’elle a annoncé avoir eu 14 amants » .

Victor Hugo. Son histoire coquine est peut-être aussi longue que son oeuvre. Pourtant, « il s’est marié vierge » explique Alain Paraillous, avant d’ajouter « il s’est rattrapé par la suite » . La nuit de noce a d’ailleurs été un enfer pour son épouse, « elle a mis du temps à se remettre de ce mari de si bonne constituti­on » . Toute sa vie, Victor Hugo a multiplié les femmes « qui tombaient, comme pour Chateaubri­and, à ses pieds. Ils étaient considérés comme des dieux vivants. Victor Hugo était connu pour avoir une vigueur prodigieus­e » . D’ailleurs à l’âge de 78 ans l’auteur est alité suite à une petite alerte cardiaque. Les médecins lui suggèrent « de se ménager. Mais personne n’ose lui dire qu’ils parlent des femmes. Quand un médecin prononce enfin le mot, il dira cette petite phrase : « la nature pourrait prévenir » du grand Victor Hugo.

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Alain Paraillous vient de publier « Anthologie polissonne, petites histoires indécentes ».

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