Le Réveil (Le Réveil (Édition Bresle - Oise - Somme)

Le propriétai­re du Moulin Bleu dément être le propriétai­re des bidons

Le Moulin bleu à Neufchâtel est régulièrem­ent vandalisé. Il appartient à Patrice Hardier, un ancien chef d’entreprise. Mais il décline être le propriétai­re des bidons de produits dits chimiques qui se trouvent à l’intérieur. Il revient sur cette étonnante

- Cynthia Lhérondel

«Cette lettre est restée sans réponse »

L’affaire des inquiétant­s bidons au Moulin Bleu, près de la Béthune à Neufchâtel, prend une nouvelle dimension. Le propriétai­re du site, Patrice Hardier, a contacté la rédaction la semaine dernière pour réagir à notre article du 7 septembre. Il dément être le propriétai­re des bidons incriminés, de la résine échangeuse d’ions de type Amberlite, « un produit chimique pour la filtration d’eau qui doit être enlevé et retraité par le fournisseu­r que nous avions à l’époque ».

Il reconnaît l’avoir été, en tout cas avant 2008, avant que ses sociétés soient cédées à un repreneur.

« Le 26 octobre 2016, j’ai adressé un courrier en recommandé au maire de Neufchâtel ». Il y évoque la présence au Moulin « de déchets industriel­s, le stock entreposé dans une dépendance, stock relativeme­nt conséquent de produits chimiques et faisant l’objet de mes inquiétude­s ». Patrice Hardier identifie clairement la nature des produits.

Mais celui qui a été par le passé président du Pêcheur Brayon, affirme que « cette lettre est restée sans réponse de la part de la municipali­té de Neufchâtel ».

Face à ce silence, il a téléphoné au Syndicat du bassin versant. Sur place, il a vu les dégâts et « le stock de produits dit chimiques pétroliers appartenan­t à la société qui avait repris en 2008 » ses deux entreprise­s spécialisé­es dans la mécanique industriel­le. Il s’agissait D’ANR, créée en 1989, et ANM en 1999.

Les deux entités, installées au Moulin bleu « ont été rachetées, y compris tous les stocks », dont les fameux bidons. Le repreneur a fermé six mois plus tard, laissant les bidons sur place. Depuis, difficile de dire qui doit enlever les bidons et prendre en charge le coût de leur évacuation. Patrice Hardier estime que ce n’est plus de son ressort depuis 2008.

« Un dossier a été monté auprès de la DDTM (Direction départemen­tale des territoire­s et de la mer). Le 29 mars 2017, une réponse est arrivée, adressée au maire. J’ai réussi à me procurer une copie». On y découvre que le 15 octobre 2012, un inspecteur de la direction régionale de l’environnem­ent et de l’aménagemen­t a déjà envoyé une lettre à la Ville à ce sujet.

La sous-préfète demande cette fois au maire d’utiliser son pouvoir de police. Ce qu’a fait le maire, adressant un arrêté le 4 mai réclamant l’évacuation des bidons de stock d’amberlite.

Début juillet, Patrice Hardier a adressé un nouveau courrier au maire, lui indiquant ne « pouvoir être tenu responsabl­e des déchets industriel­s tenus en place. Il a aussi alerté le tribunal administra­tif de Rouen le 9 juillet concernant le litige (l’arrêté du maire) qui l’oppose à la mairie de Neufchâtel demandant l’annulation de l’arrêté. L’affaire est en cours ».

La Ville de Neufchâtel, dans notre édition du 7 septembre, indiquait avoir entamé des démarches judiciaire­s après avoir été alertée en mars 2017 « de la présence de bidons présumés contenir des substances devant être évacuées et traitées sur un terrain à Neufchâtel ».

Ce bâtiment risque donc de continuer à polluer visuelleme­nt la vie des Neufchâtel­ois. A la belle époque, il était à vendre 480 000 euros « Totalement délabré, sa valeur financière est actuelleme­nt à son niveau le plus bas », reconnaît Patrice Hardier.

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Le Moulin bleu est méconnaiss­able, complèteme­nt saccagé. A l’intérieur, des bidons de produits dits chimiques.

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