Le Réveil (Édition Pays de Bray)

Pierre termine la restaurati­on du confession­nal de l’église

- Laurent Hellier

Lorsqu’il parle du bois, Pierre Duval est un peu comme à confesse. Et il est intarissab­le. Le discret menuisier de Neufbosc vient de travailler aux côtés des membres de la confrérie de la Charité à la rénovation de l’église du village. Quand ils lui ont demandé un coup de main, il ne s’est pas fait prier.

Pierre Duval avait un rôle précis : refaire les boiseries. Il termine actuelleme­nt la restaurati­on du confession­nal âgé de 150 ans.

A 73 ans, Pierre n’a toujours pas quitté son atelier de menuiserie installé près de sa maison à Neufbosc. Et pour ne pas perdre la main malgré ses 60 ans de carrière dans le bois, il s’est proposé pour aider à la rénovation de l’église. « Je suis allé voir les charitons qui travaillai­ent à l’église. Ils m’ont d’abord proposé de restaurer les bancs près de l’autel. Puis j’ai fait les planchers, puis les présentoir­s de statuettes… », explique-t-il avec un sourire plein

de fierté. Très vite, il s’est attaqué à d’autres pièces maîtresses de l’église et notamment le confession­nal.

« Ce confession­nal ne devait pas être restauré. Mais cela aurait été dommage. C’est une belle pièce » explique l’ancien patron d’une menuiserie à Croisset-dieppedall­e près

de Canteleu. « J’ai commencé à travailler là-bas à l’âge de 14 ans. Puis après le service militaire, j’ai repris l’affaire de mon patron, Robert Lemarchand », se souvient-t-il. Un peu avant la retraite, Pierre et son épouse s’installent progressiv­ement à Neufbosc. Ils ont adopté le village et inversemen­t. « Je ne l’aurais pas fait n’importe où. Mais ici c’est mon village. Cette rénovation se passe à côté de chez moi » .

Depuis plus d’un mois et demi, le confession­nal de l’église de Neufbosc trône dans son petit atelier. Pas moins de 200 kg de chêne massif qu’il fallait

restaurer de toute urgence. « Le bois était mangé par les vers et l’humidité. C’était urgent de faire quelque chose. D’ailleurs, c’était vrai pour toute l’église. Tous les bois étaient pourris. Et les Charitons ont

fait un énorme travail. Quand je suis allé les voir la première fois, ils m’ont demandé un coup de main juste pour les

bancs » . De fil en aiguille, il a enchaîné les heures de travail.

Au total et rien que pour le confession­nal, il aura fallu 150 heures de restaurati­on. Les grosses pièces de boiserie ont été conservées et le résultat est à la hauteur. « La commune m’a fourni le bois. Et moi j’ai fourni les bras » plaisante-t-il. L’église entièremen­t restaurée devrait être inaugurée en octobre prochain. Il faudra ensuite y célébrer des messes. A suivre.

« Une rénovation à côté de chez moi » « Tous les bois étaient pourris »

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