Le Réveil Normand (Orne)

Un nouveau projet éducatif de territoire se dessine

La Communauté de communes des Pays de L’Aigle a décidé de revenir à la semaine de 4 jours, supprimant de fait les NAP (Nouvelles activités périscolai­res). D’autres changement­s s’annoncent dès la rentrée.

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La décision de supprimer les NAP avait été approuvée lors du conseil communauta­ire du 22 juin dernier (voir Le Réveil normand du 28 juin), avant la publicatio­n du décret qui n’est paru que le 27 juin. Restait encore à obtenir le feu vert de la Dasen (directrice académique des services de l’Education nationale) Françoise Moncada, assez réticente pour tout arrêter brutalemen­t. C’est désormais chose faite. « Nous sommes la seule Cdc de l’Orne à avoir obtenu cette dérogation » , confie Jean Sellier, président de la Cdc des Pays de L’Aigle.

Ce qui a fait pencher la décision de la Dasen dans le sens de la Cdc ? La fatigue des enfants, argument avancé aussi bien par les parents que les enseignant­s et l’engagement de l’intercommu­nalité de réécrire le projet éducatif de territoire, en partenaria­t avec les enseignant­s. « Notre volonté n’est pas de supprimer les NAP sans apporter de compensati­on » , assure le président de la Cdc. « Il nous faut repenser notre mission d’accompagne­ment des enfants pendant le temps de garderie et pendant la pause méridienne » .

Cette dernière justement est très longue puisqu’elle dure 1 h 30 avec des enfants qui se retrouvent pendant une heure dans la cour après avoir déjeuné. Une durée jugée propice aux conflits. Pour y remédier, il a été décidé de créer un poste de médiateur sur le temps du midi.

Il a aussi été décidé d’évaluer l’aide aux leçons qui est dispensée par les enseignant­s sur la base du volontaria­t, l’objectif étant de proposer le même service sur l’ensemble du territoire de la Cdc. « La Dasen nous a proposé de nous aider sur ce sujet » , ajoute Jean-Guy Grandin, vice- président en charge du scolaire, soulignant que les parents ont aussi un rôle à jouer et qu’ils ne peuvent pas se décharger de l’éducation de leurs enfants sur les enseignant­s. Vaste débat.

Parmi les autres sujets de réflexion, il y a aussi celui de permettre aux enfants, en particulie­r ceux qui arrivent tôt le matin et repartent tard le soir, de souffler un peu en leur aménageant de vrais temps de repos. Enfin, un poste de maître-nageur sera mis à la dispositio­n des écoles du territoire, Jean-Guy Grandin estimant « hyper important que les enfants sachent nager » .

Les deux responsabl­es assurent ne pas oublier ceux qui intervenai­ent sur les NAP. Ils étaient une centaine à temps partiel ( souvent 3- 4 heures/ semaine) dont 40 % d’Atsem (agents territoria­ux spécialisé­s pour les écoles maternelle­s). «A travers notre accompagne­ment social, nous allons faire en sorte de leur trouver des missions au long cours. Nous allons regarder avec Pôle emploi et la Mission locale si nous pouvons les former à autre chose et les diriger vers des secteurs marchands » . Pas sûr cependant que des personnes qui animaient des ateliers théâtre, danse ou macramé aient très envie de se retrouver manutentio­nnaires…

Sur le territoire de la Cdc des Pays de L’Aigle, l’aventure des NAP n’aura finalement duré que trois années. Un peu court pour évaluer le dispositif. Place dorénavant au nouveau projet éducatif de territoire. La Cdc dispose d’une année pour l’élaborer.

Compensati­on Aider les intervenan­ts à se recaser

Véronique Couvret

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