Le Réveil Normand (Orne)

Des situations très contrastée­s

Les emplois aidés sont dans le collimateu­r du gouverneme­nt qui a décidé d’en réduire considérab­lement le nombre. Certaines collectivi­tés ou associatio­ns s’inquiètent pour l’avenir, tandis que des élus dénoncent les dérives, les abus ou le manque d’éthique

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Les emplois aidés ont fait leur apparition en France en 1984 sous le gouverneme­nt de Laurent Fabius avec les TUC (Travaux d’utilité collective). Depuis, les gouverneme­nts se sont succédé comme les emplois aidés, quelle que soit leur dénominati­on. Actuelleme­nt, ils se nomment emplois d’avenir, CAE (contrat d’accompagne­ment vers l’emploi) et CUI-CIE (contrat unique d’insertion), ces derniers étant réservés au secteur marchand.

Effet d’aubaine

En 2016, il y a eu environ 460 000 contrats aidés et 320 000 seraient accordés en tout cette année, sachant qu’une grande partie a déjà été attribuée.

Selon Muriel Pénicaud, ministre du Travail, ces emplois aidés coûtent très cher à la collectivi­té tout en étant « inefficace­s » pour lutter contre le chômage. Le Premier ministre Edouard Philippe a précisé que dans le secteur marchand, « seuls 25 % des contrats aidés débouchent ensuite sur un emploi », et « seulement 57 à 60 % dans le secteur non marchand ». Le chef du gouverneme­nt y voit avant tout « une aubaine » pour certains employeurs.

Le gouverneme­nt a donc décidé de couper le robinet de ces aides, assez brutalemen­t puisque le quota annoncé pour 2018 serait de l’ordre de 200 000 contrats aidés, soit 120 000 de moins qu’en 2017. La priorité serait donnée à l’Education, au handicap et à la sécurité et il n’y aurait plus de contrats aidés pour le secteur marchand. En contrepart­ie, le gouverneme­nt a annoncé qu’il mettra des moyens supplément­aires dans la formation.

Dans les collectivi­tés et les associatio­ns locales, certains renouvelle­ments de contrat ont déjà été refusés ces dernières semaines, tandis que d’autres ont été acceptés. Pourquoi ? La logique sélective n’est pas toujours évidente. C’est ainsi, par exemple, que le contrat d’avenir d’Adrien Bunel, 23 ans, salarié au FCPA (Football club du pays aiglon) n’a pas été reconduit après sa première année (voir encadré) alors que les directives du gouverneme­nt prévoient pourtant leur renouvelle­ment « pour permettre la poursuite de parcours déjà engagés ».

Alors les contrats aidés sontils devenus juste un effet d’aubaine pour certains employeurs ou sont-ils encore d’un réel intérêt. Le Réveil normand a interrogé quelques collectivi­tés et associatio­ns locales sur ce sujet et rencontré des bénéficiai­res de ces emplois aidés. Eléments de réponse. Dossier réalisé par Véronique Couvret avec Thierry Roussin

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