« Dans l’avenir, elle causera encore des dégâts »
En 2017, la Fnath déplore les décès liés à l’amiante de 30 personnes. L’association va poursuivre son combat notamment en aidant les victimes à obtenir des indemnités.
Dimanche 4 février, la section locale de la Fnath a tenu leur assemblée générale sous la présidence de Bernard Brodin. En présence de François Martin, président de la Fnath et viceprésident national, de Henriette Bouclier représentante de la mairie de Condé en Normandie, de Delphine Lecourt, juriste auprès de l’association.
« La Fnath aide les personnes amiantées pour qu’elles obtiennent des indemnités, c’est parfois difficile mais nous continuons. Il y a trop de chômage pour ces travailleurs en situation de handicap, alors la Fnath souhaite mieux sensibiliser les entreprises et faciliter l’accès aux droits de ces personnes accidentées de la vie. »
400 décès depuis 1996
La Fnath compte sur le plan local 763 adhérents. Depuis 1996, plus de 400 décès ont été recensés. « En 2017, nous avons une perte de 30 personnes décédées », commente le président.
L’association a aussi pour objectif que certaines usines dans la vallée de la Vère disparaissent, dont l’usine de filature du Platfond.
Cette usine est parfois squattée par des jeunes alors que l’amiante est omniprésente. « Les maladies professionnelles ne se déclenchent pas sur un fait mais à cause d’une exposition prolongée à des produits nocifs, comme l’amiante, les produits phytosanitaires. C’est incompréhensible de se rendre compte que même le médecin du travail n’a pas pris en considération son boulot de prévention », commente François Martin.
L’association a découvert des décharges sauvages d’amiante à Caligny et Athis-de-l’Orne. Cette dernière devra disparaître pour mi-février.
« Dans l’avenir, l’amiante causera encore des dégâts, malheureusement pour les jeunes enfants qui sont dans les écoles. Les bâtiments et préaux sont recouverts de plaques de fibrociment » , déplore le président.
Plateforme juridique
« Nous nous mobilisons pour mieux indemniser les victimes tout en continuant nos actions dans le cadre de travaux de réflexion en cours, et aussi rappeler le scandale de l’amiante et la colère des victimes devant les nouveaux non-lieux dans le cadre du procès pénal. »
Parmi les projets 2018 de l’association, la mise en ligne d’une plateforme juridique d’accompagnement des personnes accidentées de la vie. « Certaines personnes ne savent pas encore vers qui s’adresser, alors que notre association est le principal interlocuteur en la matière. »
Le bureau de la Fnath locale est composé de Bernard Brodin, président ; Marie-Claude Brodin, vice-présidente ; Jean-Claude Catherine, vice-président ; JeanClaude Barbé, trésorier. Claude Cosnard ; Marie- Isabelle Perthus ; Chantal Ménard ; Thé- rèse Régnier et Guy Cantimpré, représentent les cinq membres de l’association locale.
Des permanences ont lieu chaque jeudi, de 9 h à 11 h 30, à la crèche sué- doise, rue du 11 novembre à Condé. Chaque deuxième lundi du mois, une permanence est organisée avec la juriste de la Fnath de 14 h à 15 h 30.