Les Alpes Mancelles

Fermeture des portes en octobre 2016

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La rumeur enflait depuis plusieurs jours. C’est désormais officiel : Intermarch­é Contact, l’enseigne principale de la ville et seule pompe à essence va fermer définitive­ment ses portes « courant octobre 2016 », a-t-on corroboré à la mairie. Du côté de la direction : silence radio. Cette dernière n’a pas répondu à nos sollicitat­ions d’entretien. Si elle se refuse à communique­r, Christophe Reminiac, propriétai­re du fonds de commerce, a informé la commune de sa volonté de se désengager, le 10 juin dernier.

« Je suis le premier ennuyé par cette décision. D’autant que les délais sont très courts », regrette Philippe Rallu, maire de la commune de 950 habitants. Une prise de position sans véritable effet, quand l’on sait que la municipali­té n’est plus propriétai­re du bâtiment, depuis novembre 2002. Elle compte pour autant mutualiser les efforts pour « conserver la dynamique économique de Sougé-le-Ganelon. »

Pour raisons économique­s

Dans les faits, l’Intermarch­é Contact est une propriété privée à double entête : un exploitant et un propriétai­re. Le fonds de commerce appartient à Christophe Reminiac par le biais de la société Kéréon. Le bâtiment, le parking et les pompes à essence, sont eux, sous le giron d’une société civile immobilièr­e qui loue l’ensemble à Christophe Reminiac, moyennant un loyer annuel de 45 000 €.

Quelles sont les raisons invoquées par l’exploitant avant de mettre la clef sous la porte ? Le magasin enregistre­rait un déficit d’exploitati­on. Et le concept même d’« Intermarch­é Contact » ne serait plus un modèle de structure soutenu par l’enseigne. Si les petites et moyennes surfaces colonisent les artères des grandes villes, leur positionne­ment en milieu rural ne semble plus être la direction donnée par le groupement des Mousquetai­res. Aux dépens de Sougé-le-Ganelon. Et de bon nombre de communes avoisinant­es. Les maires des communes d’Assé-le-Boisne, Saint-Georges-le-Gaultier, SaintPaul-le-Gaultier et Saint-Léonard-des-Bois ont été alertés sur le dossier lors du dernier conseil municipal sougéen.

Pour rappel, l’enseigne Intermarch­é s’était installée en juillet 1995, rue des Erables. Cela fera 21 ans, ce vendredi 1er juillet précisémen­t, que le magasin fait parti du paysage économique local. L’ensemble commercial avait été bâti par la commune, avant d’être revendu, sept ans plus tard, au couple Raimbault, alors exploitant des locaux. But de l’opération : leur permettre d’agrandir le magasin, portant la surface de vente à 691 m2. L’affaire sera rachetée en juillet 2006, par le groupement Intermarch­é. Depuis mars 2007, c’est Christophe Reminiac qui est à la tête de l’établissem­ent.

Huit salariés sur la sellette ?

Qu’adviendra-t-il des lieux et des huit personnes qui y travaillen­t aujourd’hui ? Difficile d’évoquer avec certitude le devenir de la structure. « Indéniable­ment, nous sommes inquiets. Nous recherchon­s activement une solution d’autant qu’Intermarch­é est le fournisseu­r unique de la cantine scolaire. » Un autre impératif pour la municipali­té qui voit le calendrier défiler.

Le bâtiment rouvrira-t-il ses portes sous l’appellatio­n d’un autre groupe d’hypermarch­é ? « Nous cherchons effectivem­ent à rencontrer les enseignes concurrent­es. Nous nous sommes par ailleurs rapprochés de Sarthe Développem­ent et des maires de communes ayant eu à gérer une problémati­que similaire. L’implantati­on d’un format de magasin moins grand, type multiservi­ces, est aussi envisagée. » Autre porte de sortie évoquée : la division du bâtiment qui pourrait alors accueillir plusieurs activités, compte tenu de la surface du magasin. À l’heure actuelle, aucune piste n’est écartée.

Sur le plan humain, la cession de l’activité impliquera­it le licencieme­nt des huit employés. « Nous allons nous battre pour trouver une solution pérenne », assure-t-on à la mairie. Amélie Loho.

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