Les Alpes Mancelles

50 000 soldats abandonnés à Conlie en 1870

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Organisée par le Musée de la 2e Guerre Mondial Roger Bellon, cette troisième édition de « Balade en histoire » s’est déroulée, jeudi 21 juillet 2016. Laurent Cargouet a pris la direction des opérations pour conter, tout en marchant, les péripéties de ce vaste camp qui a rassemblé de novembre à fin décembre 1 870 environ 50 000 Bretons.

« Nous sommes en octobre 1 870, le Comte Emile de Keratry est chargé de recruter les troupes des départemen­ts bretons en faisant appel à la mobilisati­on, ce qu’il fera dès le 22 octobre 1870 après être venu visiter le site du futur camp de Conlie. Le Général de Keratry est ainsi nommé à la tête de l’armée de Bretagne pour venir en appui de l’armée de la Loire, » précise Laurent Cargouet.

Situé sur la butte de « La Jaunelière », il ne reste plus aucun vestige de ce camp qui a vu passer pas moins de 50 000 hommes pendant les deux mois d’hiver. Il était prévu d’armer et d’équiper ces mobilisés et volontaire­s… Hélas, les armes promises par Gambetta n’arriveront jamais, la confusion était totale.

Après un travail laborieux de constructi­on du camp, c’est le 23 novembre 1870 que Gambetta télégraphi­e l’ordre de marcher à l’ennemi avec les troupes disponible­s vers Saint-Calais. Dans le même temps, diverses notificati­ons sont faites aux arsenaux pour interdire la livraison des armements réclamés par l’armée de Bretagne…

La vie au camp

Lorsque les premiers mobilisés arrivent, il n’y a pas de baraquemen­t alors des tentes sont établies en urgence. « Les mauvaises conditions climatique­s ainsi que le piétinemen­t des milliers d’hommes vont vite transforme­r le site en « ville de boue », confie Laurent.

Situé à la ferme de la « Grande Jaunelière » le quartier général comprenait quelques baraques mais une grande partie des troupes bivouaquai­t sous la tente. Le Général de Keratry envoie les mieux équipés et les moins fatigués de ses hommes pour la bataille du Mans afin de faire barrage aux Prussiens, « ces derniers tailleront en pièces les valeureux Bretons qui armés de fusils rouillés et de cartouches avariées ne pourront opposer une lourde résistance. »

L’armistice est signé le 26 janvier, l’armée de Bretagne est dissoute le 7 mars 1871

Cette balade de 4,5 km permet de découvrir ce qu’a été le calvaire des mobilisés Bretons, deux heures de marche pour toucher du pied l’histoire de France.

Un verre de l’amitié était servi à l’issue de la balade. La prochaine édition aura lieu le 11 août 2016 (parking du musée Roger Bellon). Le port d’un gilet de sécurité fluorescen­t est conseillé. Tarif : 3 € (gratuit -12 ans).

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Monument érigé en l’honneur de l’armée de Bretagne, situé sur la butte du camp, route de Sillé.
 ??  ?? Deux heures de marche pour mieux comprendre les aléas d’un camp transformé en «ville de boue».
Deux heures de marche pour mieux comprendre les aléas d’un camp transformé en «ville de boue».

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