Trois agriculteurs, trois questions
La commune compte une quinzaine d’exploitations agricoles. Zoom sur l’itinéraire de trois paysans.
Même s’ils sont voisins, Philippe Launay et Dominique Foucault, son associé, ainsi que Benoît Coulon, n’ont pas le même parcours. Nous leur avons posé trois questions sur le passé, le présent et l’avenir de leur entreprise qui subit une crise sans précédent.
1. Quel a été votre parcours pour devenir agriculteur ?
Philippe Launay : Après une formation en maison familiale, je me suis installé en GAEC avec mes parents en 1978. Puis lorsque mes parents sont partis en retraite, mon épouse s’est installée avec moi en 1991. En 1993, c’est Dominique Foucault qui nous a rejoints pour s’associer avec nous et en 2008 mon fils Jérémy a complété l’équipe.
Dominique Foucault : Ma formation agricole a consisté en un BEPA puis un BTA agriélevage.
Benoît Coulon : Le parcours a surtout été dicté par la passion pour ce métier comme pour beaucoup. Après un BTA, je me suis installé en GAEC avec mes parents en 2000 et ma femme Magalie les a remplacés 5 ans plus tard lorsqu’ils ont pris leur retraite.
2. Quelles sont vos productions actuellement ?
PL et DF : L’exploitation comporte de nombreux ateliers en productions animales : production laitière, volailles de Loué, vaches allaitantes et taurillons. Côté cultures, nous produisons du blé, du triticale, du maïs, du colza et du tournesol.
BC : A deux nous avons moins de productions : des vaches allaitantes et des poulets de Loué.
3. Le comice revient dans chaque commune tous les 10 à 12 ans. Comment voyez-vous votre exploitation d’ici une dizaine d’années ?
PL : Dans 1 an, je prends ma retraite, je serais remplacé par Nathalie ma belle-fille. Alors dans dix ans, je ne serais plus directement concerné, mais j’espère que l’exploitation continuera à bien fonctionner.
DF : Dans 10 ans, il y aura certainement moins d’associés, donc il faudra réorienter l’exploitation en diminuant le nombre de productions animales. Vu la conjoncture, c’est probablement la production laitière qui sera abandonnée compte tenu du prix du lait trop bas et des contraintes que cela représente.
BC : Il n’y aura probablement pas de grands changements au niveau des productions. L’avenir est surtout la recherche d’amélioration des conditions de travail et donc du mode de vie.
Et puis tout dépend de ce que décidera notre fils Gabin qui semble très intéressé par l’agriculture. Peut-être voudra-t-il s’installer avec nous dans 10 ans. On évoluera en fonction de lui.
PL, DF et BC : Ces dix dernières années, beaucoup de choses ont changé, les fermes se sont agrandies. À l’heure actuelle, la plupart d’entre nous est au maximum de ses capacités de travail.
Le but aujourd’hui est d’améliorer notre façon de vivre parfois pénible. Mais on constate bien qu’il est désormais beaucoup plus difficile pour un jeune de s’installer. La seule solution dans l’avenir est de reprendre une exploitation, mais à condition qu’il y ait une véritable volonté du cédant d’aider le repreneur.