Les Alpes Mancelles

Sur les pas de Manon Houette

Jeux Olympiques : de Rio à Sillé

- Amélie Loho

On les a souvent vus à la télévision ces dernières semaines. Thierry, Brigitte et Fabien Houette sont de retour au Grez. Drapeau tricolore en mains, la petite famille est rentrée des Jeux Olympiques de Rio jeudi 18 août. Le jour même de la demi-finale de handball féminin. « On a filé à la salle Léon Besnardeau pour voir le match. »

Dans le cinéma, une cinquantai­ne de Silléens est venue vibrer derrière Manon. La tribu Houette est, elle, au complet. Fanny, qui n’avait pas pu se libérer pour supporter sa soeur Outre atlantique arbore fièrement le maillot de l’équipe de France floqué du numéro 13. Surgit un « Allez Manon » tonitruant. C’est Fabien qui donne déjà de la voix, lui aussi porte les couleurs tricolores. Tout le monde est gonflé à bloc. « Des problèmes techniques ont contrecarr­é nos plans, on a finalement été regarder la fin du match à la maison. »

1e médaille olympique du handball féminin

Depuis, Manon Houette et ses coéquipièr­es ont décroché la médaille d’argent. Finale perdue face à la Russie samedi soir, mais grand bonheur dans le clan Houette. « On était déçus sur le moment, car elles pouvaient gagner. Elles sont passées très près de l’or. Plus on s’approche du carré final, plus on est gourmand finalement mais ça reste historique. C’est la première médaille olympique de l’histoire du handball féminin français. Et se dire que Manon fait partie de cette épopée, c’est vraiment fantastiqu­e. » L’aventure d’une vie pour qui se prend au jeu du sport. Qui plus est quand cet instant unique est partagé en famille. Thierry et Brigitte ont fait le déplacemen­t au Brésil accompagné de leur fils. Un séjour qui devrait rester longtemps graver dans leurs mémoires…

« Vivre les J.O. en direct, c’était un rêve. Là, l’occasion était trop belle. Nous avions réservé notre vol avant même que Manon gagne son billet pour Rio, dans l’espoir de la voir évoluer sur le parquet brésilien. » La Silléenne s’est affirmée doucement mais sûrement lors de la préparatio­n. Suffisamme­nt pour gagner la confiance d’Olivier Krumbholz, sélectionn­eur national, et se frayer une place au sein du collectif tricolore olympique. À seulement 24 ans.

Logés chez des Français

Arrivée à Rio quelques jours avant le début de la compétitio­n, la famille en a profité pour faire un peu de tourisme : Mont du Pain de Sucre, Corcovado et une escale à « Ilha Grande ». « On en a pris plein les yeux. La première semaine, nous avions loué un appartemen­t. Les deux suivantes, nous avons été hébergés chez des Français par l’intermédia­ire de la Fédération. C’était l’idéal. Un couple avec deux enfants, eux aussi passionnés de sport. »

Dans le même appartemen­t, les familles d’Estelle Nze Minko et Laura Glauser. « Nous avons de suite sympathisé­s. » Ils ne se sont plus quittés et ont suivi le reste des matches ensemble. « C’était nettement plus plaisant et intense de partager ça avec d’autres supporters. »

« Une ola dans le Maracana, ça déménage ! »

Entre les entraîneme­nts et les conférence­s de presse, l’emploi du temps de Manon était bien défini. « On ne la voyait que 10 minutes après les matches. » Seule exception, le 9 août dernier. « On a pu assister au match de handball masculin France-Qatar ensemble. » Une petite heure et demie passée en famille « où on a pu discuter au calme. Elle a vécu pleinement ces J.O. sans pression phénoménal­e, nous confiant que ce n’était que du bonheur.

Je crois qu’elle a été fortement marquée par l’ambiance de la cérémonie d’ouverture. Elle n’était pas sûre de pouvoir y participer du fait qu’elle jouait son premier match le lendemain. Les joueuses qui le désiraient ont finalement eu l’autorisati­on de défiler aux côtés des autres sportifs français. Une ola dans le Maracana, ça déménage ! Elle a été éblouie par la ferveur du public.

Vivre au club France a été une expérience unique pour elle. Tony Parker est même venu lui demander une photo, c’est le monde à l’envers pour elle. »

De son côté, la famille s’est concoctée un programme sportif. « Le but, c’était aussi de voir d’autres discipline­s. On a pu encourager l’équipe française de water-polo, voir deux matches de handball masculin, un de volley et même assister à la finale de saut à la perche. Il y avait une ambiance de feu ! Ça fait parti de l’état d’esprit brésilien de siffler tout au long de la compétitio­n. Et lorsqu’il n’y a pas de brésilien en lice, ils prennent tout de même partis pour l’une des équipes, c’est assez surprenant au départ. »

« Son job, c’était d’assurer l’intérim »

Et depuis les gradins, le père de famille a gardé un oeil sur les performanc­es de Manon. « Elle savait précisémen­t ce qui l’attendait et elle a joué son rôle de doublure de Siraba Dembélé [ la capitaine de l’équipe de France]. Son job, c’était d’assurer l’intérim. L’entraîneur lui a notamment fait confiance lors du match face à l’Argentine où elle a marqué 8 buts. Elle a su faire ses preuves lorsqu’on la sollicitai­t. Quel que soit le temps de jeu, il fallait qu’elle en profite pour briller et être efficace en défense. » Contrat rempli pour Manon Houette quand on entend les commentair­es du patron des Bleues à l’antenne de France Télévision­s : « C’est quelqu’un qui va très vite en attaque. Elle a une bonne dextérité motrice et alterne bien ses impacts. Je ne sais pas si elle est différente de Siraba. Mais en tous les cas, elle est sur ses traces. »

De l’expérience, Manon Houette devrait encore en accumuler la prochaine saison en s’expatriant au Thuringer HC - D1 - , en Allemagne. Une décision mûrement réfléchie. « Elle est prête pour ce challenge et aura la chance de jouer la Ligue des Champions. Cela va aussi lui permettre de pratiquer son anglais et d’apprendre les bases de l’Allemand. C’est important pour elle. Manon a suivi des études dans le tourisme. »

La découverte d’un autre championna­t comme un nouveau défi pour cette pétillante handballeu­se qui devrait, loin des standards de timidité, rapidement s’adapter. Et même si ses parents la suivront désormais à distance, « on regardera ses matches sur internet ! », ils espèrent encore la voir briller.

■MANON À SILLÉ

Manon Houette sera à Sillé, vendredi 27 août à partir de 19h30 au centre MauriceTer­meau pour partager sa médaille et son expérience olympique avec les Silléens.

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 ??  ?? La Silléenne marque donc l’histoire de son sport puisqu’elle est, avec ses coéquipièr­es, la première médaillée olympique française.
La Silléenne marque donc l’histoire de son sport puisqu’elle est, avec ses coéquipièr­es, la première médaillée olympique française.
 ??  ?? Supportric­e des premières heures, sa maman, Brigitte.
Supportric­e des premières heures, sa maman, Brigitte.
 ??  ?? Les supporters se sont fait interviewe­r par la télé brésilienn­e à la suite des quarts de finale.
Les supporters se sont fait interviewe­r par la télé brésilienn­e à la suite des quarts de finale.
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Photo souvenir devant les anneaux olympiques pour Thierry et Brigitte Houette.

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