Les usagers ont eu gain de cause
Les usagers de la ligne TER Le Mans-Alençon sont soulagés. La gare de La Hutte-Coulombiers continuera d’être desservie sur le créneau de 18h en 2017. Non plus par un TER mais un Intercité. Explications.
Une poignée d’usagers avait pris à bras-le-corps le dossier de desserte de la gare de La Hutte-Coulombiers. Motif de la grogne : la suppression des TER omnibus de 17 h 28 et 18 h 25 au départ du Mans sur la ligne 24 à compter de juillet 2017.
1200 signatures pour la pétition
« Une arrivée en gare de La Hutte à 18h36 au lieu de 18h06 - TER de 17h28 - n’est pas soutenable surtout quand il faut encore faire jusqu’à 20km avant d’arriver chez soi. Les usagers se trouvent en bout de ligne sur le tronçon Le Mans – Alençon. Ils ont 40 minutes de trajet de train et ensuite ils doivent récupérer leurs enfants » avait-t-on pu entendre du côté du collectif de voyageurs qui s’était formé pour défendre les intérêts de la quarantaine d’usagers impactée par la suppression.
« Ils ont fait du lobbying en toute occasion pour alerter les pouvoirs publics sur le dossier », rappelle Fabienne Labrette-Ménager, maire de Fresnay et conseillère départementale. La pétition lancée en début d’année avait récolté 1200 noms, autant d’usagers que d’élus. La manifestation pacifique, dans la gare, quelques semaines plus tard, avait fini par faire boule de neige.
Leur mobilisation s’est soldée par une table ronde au Mans, le 11 mars dernier. Objectif : instaurer un dialogue avec la SNCF. « Et ce n’était pas gagné », relate Anne Beauchef, conseillère régionale mandatée sur le dossier. Seule alternative évoquée à l’issue de l’entretien : la mise à disposition d’un bus chargé d’acheminer les usagers vers la gare. « Une solution intenable au quotidien sur le long terme », déplorait le collectif. Depuis, c’était le statu quo.
Un Intercité à 18h02
Pour autant, un consensus a bel et bien été trouvé entre la Région et la SNCF à la mi-août. « Il n’était pas question de laisser les territoires ruraux au second plan. La mobilité en milieu rural est essentielle à son attractivité, à l’accès aux services et au maintien de la population », estime Anne Beauchef. Avant de donner plus d’explications sur les négociations. « Des contraintes techniques pesant sur les TER n’ont pas permis d’envisager de solutions ferroviaires au problème d’horaires. Néanmoins, la Région a continué de plancher avec la SCNF sur les scénarii possibles d’un arrêt à La Hutte-Coulombiers sur le créneau de 18h.
Il en ressort qu’un arrêt supplémentaire va être créé avec l’Intercité quittant le Mans à 17h37. » Autrement dit, une arrivée en gare de La Hutte à 18h02. « C’est assez exceptionnel », assure Anne Beauchef. « On pourrait même parler de cas d’école », appuie Philippe Rallu, président de la CDC des Alpes mancelles. « D’autant que cette ligne prévoit de desservir l’hôpital du Mans en 2017 », se réjouit Fabienne Labrette-Ménager.
La Région mettra la main à la poche : 15 530€ de frais supplémentaires par an.
Le parking agrandi ?
Si les usagers ont obtenu gain de cause, leur mobilisation a aussi soulevé d’autres problématiques. Comme la saturation du parking de la gare. « Nous avons la capacité d’accompagner ce besoin, le foncier existe. Il reviendra à la nouvelle intercommunalité de conforter la ligne en augmentant le nombre de stationnements », répondent conjointement Fabienne Labrette Ménager et Philippe Rallu. Travaux espérés en 2017.