Les Alpes Mancelles

Débat autour des violences conjugales

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Une réunion sur la thématique des « violences au sein du couple » a été organisée lundi, à l’auditorium Jacques Lanoë, par Stéphane Laure, déléguée départemen­tale aux Droits des Femmes et à l’Égalité femme-homme.

Le procureur de la République Guirec Le Bras, le lieutenant-colonel chef du groupement de Gendarmeri­e de Mayenne David Bièvre et le chef de la Communauté de Brigades de Gendarmeri­e d’Évron Philippe Jaquier ont animé les débats à ses côtés.

Témoignage­s de victimes

Cette opération de sensibilis­ation, « la 3e cette année dans le départemen­t », s’est déroulée en présence des intervenan­ts locaux (services sociaux, Le Nymphéa, CCAS, Gendarmeri­e Nationale) et départemen­taux (Adavip, La citadelle, Udaf), qui ont partagé leur expérience. Deux anciennes victimes de violences conjugales (psychologi­ques et économique­s pour l’une, psychologi­ques, physiques et sexuelles pour l’autre) ont également apporté leur émouvant témoignage, « difficile mais bénéfique », expliquant comment elles étaient passées de la détresse et de l’emprise à l’autonomie et à la liberté.

Les intervenan­ts ont rappelé entre autres, les conseils de base : ne pas rester seul (e), agir dès les premiers épisodes violents, prévenir le mythe de la plainte « miracle » (« porter plainte ne résout pas le problème, c’est très long avant de s’en sortir »), créditer la parole de la victime, ne pas oublier que chaque cas est particulie­r, toujours réagir si les enfants sont en danger.

« Il faut que les victimes apprennent à sortir de l’emprise de leur conjoint, disent « oui, je suis victime » ou que l’entourage ose venir dire « je connais quelqu’un qui est victime ». L’accompagne­ment des proches est important » a insisté le lieutenant-colonel Bièvre.

Le capitaine Jaquier, enquêteur, a souligné l’évolution des moeurs dans le domaine des violences conjugales : « il y a quelques années, ces réunions n’auraient jamais existé. Tout le monde se taisait ». Il a rappelé « qu’en gendarmeri­e, il y a maintenant des référents pour ces situations. Les militaires suivent des stages de qualificat­ion » et a évoqué, avec émotion, son premier dossier de ce type : « cette femme est décédée maintenant. Si j’avais eu cette structure, elle serait encore en vie aujourd’hui… Ne désespérez pas, nous allons y arriver ! ».

Plusieurs personnes dans le public, touchées elles-mêmes par le problème ou témoin dans leur entourage, ont aussi pu poser des questions aux intervenan­ts, exprimer les difficulté­s pour les victimes de prouver les faits, de trouver une aide financière…

Une des priorités des magistrats

Le procureur de la République a rappelé qu’il restait « très humble, car la loi m’oblige à respecter des cadres. J’ai les limites de mon rôle ». Il a notamment confirmé qu’il y avait un référent Violences Conjugales dans chaque Parquet et que « un quart des homicides sont conjugaux : le danger est dans notre quotidien, c’est vraiment une des priorités des magistrats. On peut distinguer différents types de violences et il nous faut essayer de trouver le bon ajustement de notre justice pénale ».

Il a également souligné « l’importance du travail de partenaria­t forces de l’ordre, justice et associatio­ns ».

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Le colonel David Bièvre et le procureur de la République Guirec Le Bras.

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