Leurs premiers pas à Sainte-Suzanne
Depuis lundi soir, 53 migrants partis en car de la « jungle » de Calais sont hébergés dans l’ancien Ehpad de Sainte-Suzanne. Retour sur leur arrivée.
Il est près de 21h40, lundi 24 octobre, lorsque le car affrété par l’Etat se stationne devant l’Ehpad de Sainte-Suzanne. A son bord, une cinquantaine de migrants. Un à un, les traits tirés après une longue journée, ils se dirigent dans le hall du bâtiment. Le nombre exact sera confirmé un peu plus tard dans la soirée : « 53 ».
32 Soudannais, 17 Afghans, 2 Erythréens et 2 Somaliens vont être hébergés dans l’ex-Ehpad réquisitionné par la préfecture. Si leur venue ne semblait pas faire l’unanimité ces derniers jours, aucune manifestation hostile n’a lieu ce lundi soir. Plus de traces du tag « go home » découvert sur les murs dans la matinée non plus.
Deux par chambres
Première étape pour les migrants : faire un point rapide sur leur situation administrative auprès des services d’Adoma. La société en charge de l’accompagnement et de l’orientation des jeunes hommes était à pied d’oeuvre ces derniers jours pour remettre en fonctionnement le site, fermé depuis juillet 2016 pour question de sécurité.
Quelques-uns parlent français, la majorité anglais, d’autres préfèrent s’exprimer en persan. On apprendra que « Mamnoon » signifie merci. Ils seront nombreux ce lundi soir. Les professionnels d’Adoma rassurent, expliquent, pointent sur une carte la location géographique de Sainte-Suzanne. Ils sont épaulés par deux des 17 migrants qui avaient été accueillis l’année dernière au VVF de Sainte-Suzanne.
On se tape amicalement sur l’épaule, la solidarité s’organise autour d’eux. Visiblement, ils sont pour la majorité, « heureux » d’être enfin arrivés en Mayenne. Tous ont choisi la région Pays-de-la-Loire comme destination sans savoir dans quelle ville ni dans quel centre d’accueil ils seraient dirigés.
Clefs en mains, ils tentent de prendre leurs marques dans le bâtiment. Ils seront deux par chambres.
Des Suzannais prêts à les aider
Dans la salle, quelques Suzannais sont venus leur souhaiter la bienvenue. Des élus et membres d’associations locales principalement. « Nous étions présents lors de leur arrivée au VVF l’année dernière, nous nous devions d’être la ce soir », explique une membre de Social Lisons. « Nous ne sommes pas là pour les assister, mais pour les aider », insiste-elle. Déjà, elle se propose d’organiser des cours de français.
La plupart d’entre eux semble vouloir établir un dossier de demandeurs d’asile. Cet accueil temporaire - le préfet Frédéric Veaux a réquisitionné l’Ehpad jusqu’au 31 mars 2017 - doit permettre à Adoma, entre autres, d’aider les migrants à le constituer. Le cas échéant, ils seront réorientés dans un dispositif d’hébergement existant, dédié aux demandes d’asile.