Ce qu’il faut faire ou ne pas faire avec les champignons
Avec le retour de l’automne, les couleurs mordorées et la chute des feuilles, voici revenue la saison des champignons. Un début difficile pourtant, pas assez de pluie, voire de la sécheresse, donc peu d’humidité dans les sous-bois. Voilà qui n’est pas pour plaire aux cèpes, mousserons et autres girolles.
Une promenade a déjà été annulée, faute de combattants du côté des champignons… Celle de samedi a été maintenue et plus de 70 personnes étaient au rendez-vous à CocoPlage, armés de leurs paniers, de leurs canifs et de la précieuse présence d’André Février, président de la société mycologique de la Sarthe. Il a donné une foule d’indications importantes et indispensables avant la cueillette.
Les précieux conseils d’André Février
Beaucoup de choses sont à savoir avant de penser à se régaler avec une odorante omelette aux cèpes. La lecture de ce qui suit est vivement conseillée à tous les cueilleurs de champignons, même à ceux qui le font depuis toujours, tout change, y compris la toxicité de certains. Alors pour se régaler en toute connaissance de cause, sans appréhension, et sans terminer aux urgences, lisez !
On ne s’improvise pas « ramasseur de champignons », c’est un apprentissage qui se fait au contact des mycologues qui eux se tiennent informés des avancées de la science et des actuelles informations en matière de toxicité.
Plus de 1000 victimes d’intoxications par an
« Par ignorance, méconnaissance, imprudence, selon les années, entre 1 000 et 2 000 personnes sont victimes d’intoxications, malgré les prouesses du corps médical, certains y perdent la vie, d’autres restent handicapés (reins détruits) »
En matière de comestibilité, Il est absolument indispensable de ne plus faire référence à des ouvrages anciens, de plus en plus fréquemment, des espèces jusqu’alors considérées « comestibles », sont transférées dans les toxiques, voire dans les mortels. Trop souvent est encore tenu le genre d’argument : « Moi ça fait 30 ans que j’en fais manger », c’est un discours dangereux.
Tous les champignons comestibles «sauvages» doivent se consommer cuits voire bien cuits pour ceux qui se révèlent être toxiques crus tels les morilles, les amanites rougissantes et les bolets à pied rouge pour qui une cuisson prolongée détruira les toxines.
Le port de vêtements et de chaussures adaptés au terrain est vivement conseillé afin d’éviter les glissades et les chutes, les piqûres d’insectes et morsures de tiques,…
Un panier largement ouvert, au besoin agencé d’une séparation, recevra d’un côté les comestibles identifiés avec certitude, de l’autre 2 ou 3 espèces inconnues que l’on montrera à un pharmacien ou à un mycologue à des fins de détermination.
L’utilisation de sacs plastiques est prohibée, ils ne permettent pas une conservation optimale, favorisent la fermentation et la production de toxines. En quelques heures, une espèce comestible peut devenir impropre à la consommation.
« Un couteau, à longue lame, pour extraire les champignons du sol dans leur entièreté, le pied ne doit jamais être coupé, son observation sera indispensable au mycologue pour déterminer l’espèce en question ».
Un carnet et un crayon, qui serviront dans le cas d’une espèce inconnue, à prendre quelques notes sur le terrain : nom des essences d’arbres avoisinantes, nature du sol, endroits herbeux, marécageux,… informations utiles au mycologue
Ne cueillir que des champignons en parfait état de conservation, pas de sujets trop avancés qui finiront à la poubelle. Les laisser dans leur environnement est un geste éco-responsable, ils participeront à la reproduction de l’espèce.
Ne pas prélever de sujets trop jeunes, non encore ouverts, surtout les petits cèpes qui ressemblent à des petits bouchons de champagne, danger de confusion avec une amanite phalloïde mortelle.
Pour davantage de renseignements : Société Mycologique de la Sarthe Maison de l’Eau Porte n° 2 43 rue de l’Esterel 72100 LE MANS
Mail : myco-sarthe@orange.fr