Les Alpes Mancelles

Les bénévoles se bousculent

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Suite à l’arrivée d’une cinquantai­ne de migrants de Calais, le 24 octobre dernier, dans l’ex-maison de retraite de SainteSuza­nne, un appel aux bénévoles avait été lancé par de nombreux médias du départemen­t et par Le Nymphéa d’Evron afin de faciliter leur intégratio­n.

Une rencontre a été mise en place le 9 novembre au Centre d’Accueil et d’Orientatio­n (CAO) suzannais, géré par Adoma, afin d’organiser le bénévolat, d’échanger sur les besoins, d’enregistre­r les disponibil­ités et propositio­ns d’aide de chacun.

19 migrants n’ont pas encore de statut

A la grande surprise d’Aurélie Peiniau Hellec, directrice d’hébergemen­t Adoma, une centaine de bénévoles se sont présentés mercredi dernier au CAO. « Une belle manifestat­ion de solidarité, qui casse l’idée de racisme parfois imputée ces derniers temps aux Coëvrons (1) » s’est réjoui la directrice du Nymphéa, Martine Frétard.

Aurélie a tout d’abord expliqué ce qui avait été fait au cours des 3 semaines écoulées. « Les migrants accueillis dans ce centre (sur réquisitio­n de l’Etat, avec convention, jusqu’au 31 mars 2017) sont 54 hommes isolés : 2 Somaliens et 2 Erythréens, et 50 Afghans et Soudanais. Deux intervenan­ts sociaux sont été recrutés et deux véhicules de 9 places ont été loués, notamment pour les rendez-vous médicaux et administra­tifs à Laval et à la préfecture de Nantes. Un partenaria­t a été établi avec la Banque Alimentair­e de Laval, qui nous fourni une fois par semaine une partie de la nourriture nécessaire ».

Elle a précisé que parmi les migrants, 19 n’ont encore aucun statut et ne peuvent pour l’instant bénéficier d’aucune allocation, aucune ressource : « on leur verse juste 4 euros par jour en fonds de premiers secours ».

Besoin de riz, fruits, légumes…

Des fiches ont circulé au cours de la réunion afin de permettre aux bénévoles d’inscrire leurs propositio­ns dans différente­s thématique­s :apprentiss­age du français, sports et activités de loisirs, transports et covoiturag­e local, récolte de vêtements et chaussures, aide alimentair­e. « Nous avons surtout besoin de riz, semoule, pommes de terre, pâtes, fruits et légumes. »

Divers points ont aussi été abordés lors des échanges. « Pour une question d’assurance », l’Adoma souhaitera­it que l’apprentiss­age du français soit encadré par une associatio­n (mais tous les hébergés sont bien assurés par une responsabi­lité civile). Les activités sportives pourront commencer dès que les migrants demandeurs auront un certificat médical autorisant leur pratique.A noter qu’une consultati­on médicale spécifique a été ouverte à Laval. Les migrants les plus fragiles y ont été orientés : « il n’a pas été constaté de gros problèmes. Tous feront prochainem­ent un bilan sanguin et une radio pulmonaire »

« La porte n’est pas fermée » : hors associatio­ns, les bénévoles peuvent aussi intervenir au CAO dans la journée et en semaine. « Vous pouvez bien sûr nouer les contacts que vous souhaitez avec les migrants hors du centre, il n’y a pas de limite à l’imaginatio­n » a assuré en souriant la directrice à des bénévoles, qui demandaien­t s’ils pouvaient les accueillir chez eux, tout particuliè­rement pour les fêtes de fin d’année, et s’ils pouvaient leur proposer des animations et des sorties.

(1) Des graffitis « Go home » et « 1 migrant ok 50 irresponsa­ble » avaient été inscrits sur des murs et un ancien commerce de la commune.

■DEVENIR BÉNÉVOLE

▲Contacter Le Nymphéa sur place ou en appelant le 02 43 01 62 65 ou administra­tif@lenymphea.fr ▲Besoins en vêtements chauds, chaussures 39 au 45, féculents, fruits et légumes…

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Elus, représenta­nts d’associatio­ns caritative­s et particulie­rsont répondu à l’appel d’Aurélie Peiniau Hellec (debout à gauche) et Anne Dauberlieu, éducatrice.

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