Les Alpes Mancelles

La Maison de l’emploi va s’étoffer

- Amélie Loho.

Peu de points à l’ordre du jour du dernier conseil communauta­ire. Seul le volet « finances » a fait l’objet d’interventi­ons autour de la table.

Six votes contre, sept absentions. Le début de séance a été marqué par un franc désaccord au sujet de l’attributio­n d’une « indemnité de conseil » au nouveau comptable public de la Trésorerie d’Evron, Philippe Boisgeraul­t. Comme son prédécesse­ur, l’agent a donné son accord pour fournir des prestation­s de conseil et d’assistance en matière budgétaire, économique, financière et comptable en contrepart­ie d’une indemnité. Par voie de fait, la collectivi­té a opté pour le maintien du taux maximum, soit 2587,75€. Une décision qui n’a pas fait l’unanimité autour de la table.

« Ce sont les étrennes du concierge »

« Le taux peut être choisi entre 0 et 100 %. On demande à la collectivi­té de faire des efforts, c’est peutêtre le moment de faire bouger les lignes de cette indemnité ? À Brée, le comptable n’en perçoit que 60 % et il nous fournit les mêmes conseils qu’auparavant », a lancé Claude Garnier. Même son de cloche à Vaiges où le conseil municipal table sur 50 % depuis plusieurs années. Pour Roland Beunaiche, maire de Saint-Pierre, il ne fait aucun doute que le taux puisse être révisé à la baisse, seulement « on devrait tous voter le même pour favoriser l’égalité entre les territoire­s. »

Chez Joël Balandraud, c’est la stupéfacti­on : « l’indemnité a déjà été votée à 100 % pour cette année. Je suis étonné que cette fois, la réponse soit différente. Pour un nouvel arrivant, cela nous met en mauvaise posture. Je suis d’accord sur un point : c’est archaïque. Ce sont un peu les étrennes du concierge mais essayez un peu de les supprimer ! La question est de savoir jusqu’où on peut le payer pour qu’il rende un service ? »

« Je suggère que nous laissions le taux à 100 % cette année, mais qu’une réflexion soit engagée pour les prochaines années », a proposé Yves Guilloux pour clôturer le débat.

Redistribu­tion des subvention­s

Le « nouveau contrat régional » (NCR) liant la Communauté de Communes à la Région des Pays de la Loire arrive à échéance le 16 janvier 2017. Problème : sur la pelote de projets inscrits au plan d’actions qui ont bénéficié de subvention­s de la Région depuis 2013 - 20 au total -, trois d’entre eux ne seront pas réalisés avant la date butoire. À commencer par l’exploitati­on forestière du Gué de Selle et du Bois du Tay ainsi que le projet de randonnée dans les Coëvrons. Troisième dossier non abouti : la création d’une maison pluridisci­plinaire de santé. « Nous devons réaffecter les crédits alloués sur d’autres projets sous peine de voir le prochain contrat réduit dans sa durée et dans ses subvention­s »,a expliqué le vice-président aux finances de la 3C, Alain Suard. Ces projets mis bout à bout représente­nt une belle enveloppe de 770 696€. Somme que la collectivi­té ne souhaite évidemment pas voir s’envoler.

Premier projet à bénéficier de ce réajusteme­nt de dernière minute : la réhabilita­tion de l’ex-bâtiment Pelletey. S’il était déjà inscrit au NCR à hauteur de 511 500€, 129 696€ supplément­aires vont « permettre de renforcer le soutien financier à Laval Mayenne Aménagemen­t, maître d’ouvrage, et ce, afin de limiter par la suite l’engagement de collectivi­té », a justifié Alain Suard. Les travaux devraient débuter les jours prochains.

Maison de l’emploi : réhabilita­tion totale

Deux nouveaux projets ont par la suite été mis dans la balance. « Nous proposons de profiter de cette opportunit­é pour étoffer la Maison de l’économie et de l’emploi. » Contrairem­ent au calendrier initial, à savoir une réhabilita­tion de l’ancien Pulsat en deux temps : le rez-de-chaussée, puis, à plus long terme, l’étage, l’ensemble du bâtiment pourrait être opérationn­el dès 2017. « On doit y aller maintenant », assure Alain Suard. « Ça a du sens d’avoir un espace coworking et des salles en location pour les entreprise­s au premier. » Le montant de la NCR est fixé à 531 000€, soit 70 % du coût global de l’opération. Subvention­s déduites, seuls 152 000€ resteraien­t à la charge de la collectivi­té. Une « belle opération » selon la collectivi­té qui voit ce dossier, faire un bon en avant.

Le camping municipal d’Evron devrait, lui aussi, se voir octroyer une subvention de 110 000€. « Le caractère structuran­t de cet équipement est indéniable. Il est le premier contribute­ur de la taxe de séjour. En soutenant sa réhabilita­tion chiffrée à 250 000€, la communauté de communes entend consolider sa vocation touristiqu­e. »

Les jalons sont posés, reste que pour Marc d’Argentré, maire de Chammes, « tous les projets sont à Evron. » Réponse immédiate d’Alain Suard : « Nous sommes dans l’urgence car personne n’a envie de perdre 700 000€ mais ce sont des choix pertinents pour la structurat­ion du territoire. » Et l’élu de tirer la sonnette d’alarme : « Aujourd’hui on subit, nous n’avons que peu de projets de territoire structuran­ts. On vit dans le danger. »

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Alain Suard, en charge des finances, tire la sonnette d’alarme.

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