Pourquoi jeter quand on peut réparer ?
Le premier « Repair café » du Pays de Sillé devrait voir le jour début 2017. Le concept ? Des bricoleurs avertis réparent gratuitement vos appareils défectueux en invitant les participants au partage des savoirs et à l’autonomie.
Que faire d’une cafetière qui a rendu l’âme, d’une imprimante qui refuse de s’allumer ou d’un micro-ondes qui disjoncte ? Bien souvent, au moindre fusible grillé, on jette ! Racheter la pièce défaillante ? Cela revient fréquemment plus cher que d’investir dans un objet neuf d’autant que tout le monde ne s’appelle pas Macgyver ou… Cyrielle Coutantic.
Une démarche écolo
À 34 ans, la jeune femme est devenue touche-à-tout par la force des choses. « Dès lors que ce n’est plus sous garantie, j’ouvre et je regarde. Il n’y a rien à perdre ! » Derrière la satisfaction de réparer elle-même ses appareils, Cyrielle Coutantic affiche une démarche résolument écolo. « Cela m’évite de surcharger inutilement la déchetterie », indique-t-elle vigoureusement.
Chez elle, la lutte contre le gaspillage est une seconde nature. « Tout peut se recycler ou presque ! Et j’espère que je ne suis pas la seule à me soucier de la préservation de l’environnement ! » Sans doute est-ce pour ça que la trentenaire est à l’origine de la création d’un « Repair café », à Sillé-le-Guillaume, en lien avec Cyril Couroussé, chargé de mission Environnement au Pays de la Haute Sarthe.
Synergie des compétences
Né au Pays-Bas en 2009, puis repris dans près d’une centaine de lieux en France, le concept de « café de réparation » est simple : on y vient avec un objet électronique ou mécanique a priori hors d’usage pour le réparer à plusieurs mains. « Pas question de déposer sa machine à café ou son vélo et de s’en aller, le « Repair Café » est un lieu d’échanges et de rencontres. »
Des initiatives du genre ont déjà vu le jour au Mans et à Allonnes. « Il y a un monde fou, c’est très convivial », garantie Cyrielle Coutantic. « En combinant les connaissances des uns et des autres, les réparateurs parviennent à redonner vie au matériel usager, de la lampe de chevet aux ordinateurs. On apprend toujours quelque chose ! » Car en plus de faire des économies, les participants ont la satisfaction d’avoir réparé eux-mêmes leurs objets.
« C’est absolument gratuit, confirme l’instigatrice, mais il n’y a pas d’obligation de résultats. » Le but n’étant pas de se substituer aux professionnels mais de « faire face à l’obsolescence programmée des objets. »
Réunion d’informations le 9 décembre
Persuadée de l’intérêt de ces ateliers collaboratifs, Cyrielle Coutantic a mobilisé une poignée de bricoleurs chevronnés autour de son projet. La première réunion d’informations, programmée au 9 décembre sonne déjà comme la concrétisation d’une belle aventure. « On espère drainer des réparateurs bénévoles et sensibiliser le public sur l’impact environnemental. »
Le temps où les objets étaient construits pour durer semble révolu, apprendre à utiliser un tournevis, un fer à souder ou un dé à coudre ferait partie des préoccupations d’aujourd’hui… La cyberbase, rue du Docteur Touchard, devrait héberger ce sanctuaire du « répare le toimême ».