Les Alpes Mancelles

Il se mobilise contre les violences conjugales

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Le Centre social de Conlie s’implique dans la mobilisati­on contre les violences conjugales.

Vendredi 25 novembre était la Journée internatio­nale de l’éliminatio­n de la violence faite aux femmes. Tout au long de cette journée, de nombreuses actions ont été mises en place sur l’ensemble du territoire français afin de sensibilis­er le public et soutenir les femmes victimes d’abus et de violences et qui n’osent pas sortir de l’ombre pour en parler. En 2015, 120 femmes sont décédées en France dont 3 dans le départemen­t de la Sarthe, sous les coups de leur conjoint.

« Osez parler »

Le centre social Marie-Louise Souty s’est mobilisé pour cette journée sur le thème « Osez parler », en partenaria­t avec la Communauté de communes, le Départemen­t et l’Etat. Une action engagée depuis déjà plusieurs semaines au niveau du chantier d’insertion, encadrée par Karine Billon, missionnée par la préfecture pour la fabricatio­n des supports des sculptures symbolisan­t la spirale de la violence à briser. Les familles accompagné­es des porteurs du projet, Karine Billon, Laurence Royer, assistante sociale départemen­tale, ainsi que Coralie Filleul, animatrice du secteur des familles, ont été conviées à l’inaugurati­on de l’exposition des 25 sculptures, à la préfecture, vendredi matin. Un moment fort de symbole en présence de la sous-préfète et du ministre Stéphane Le Foll.

Lancer le dialogue

Dès 17h, le centre social était ouvert à tous pour une soirée diffusion de films suivie d’un échange. Un premier courtmétra­ge « Anna » a permis de lancer le dialogue sur la violence faite aux femmes et sur la prise de conscience.

« Le couple évoluant dans une relation de dominant-dominé, la thérapie de couple est inefficace », explique Laurence Royer.

La prise en charge est toujours très discrète. Les assistante­s sociales départemen­tales sont en liaison avec la gendarmeri­e. Il existe une convention entre cette dernière et le parquet. Elle permet de lancer une procédure même en l’absence de plainte. « Le déclenchem­ent des violences apparaît souvent à l’arrivée d’un enfant ou quand la femme est enceinte. Les violences psychologi­ques sont les plus difficiles à détecter ».

Plusieurs témoignage­s

Dans l’assistance, plusieurs femmes ont osé témoigner de leur expérience vécue de violences conjugales. Souvent, c’est la peur pour les enfants qui a donné le déclic.

« Un matin, j’ai déposé les enfants et je suis partie à la gendarmeri­e. C’est une femme qui a pris les photos. Les gendarmes sont très à l’écoute. Je suis restée la journée, le temps qu’ils arrêtent mon conjoint et que je puisse rentrer sans risque pour moi ou mes enfants. Un passage difficile mais nécessaire ».

Le second court-métrage « Tom et Léna », traitait justement de la situation des enfants qui sont des covictimes. Il y a souvent une solidarité dans la fratrie, les grands protégeant les plus jeunes.

Les aides psychologi­ques de l’école et l’assistance d’une assistante sociale sont primordial­es pour aider les enfants à verbaliser les actes violents et les aider à se construire avec des bonnes valeurs. « Les violences ne sont pas innées chez l’homme, elles s’acquièrent par l’éducation et la pratique sociale. Alors quand une personne détecte ou est témoin de violences conjugales, il ne faut pas hésiter à en parler et tendre une main secourable ».

▲Renseignem­ent et aide en Sarthe au 02 43 72 00 00 ou au niveau national 3919 et sur internet stop-violencesf­emmes.gouv.fr.

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Laurence Royer (à gauche), assistante sociale départemen­tale et Coralie Filleul, animatrice du secteur famille, ont animé la soirée « Osez parler ».

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