Fresnay-sur-Sarthe fait son cinéma !
Fresnay avait confié les manettes de ses films promotionnels à l’enfant du pays… Devant la caméra, artisans et commerçants se sont pris au jeu « Boutruche. »
Vous faites peut-être partie de ces gens qui ont déjà vu l’un des spots publicitaires du CIC, Knorr, Arts et Fenêtres ou encore les films promotionnels des poulets de Loué, de la Sarthe et du diocèse du Mans, entre autres. Mais savez-vous que ces réalisations sont l’oeuvre d’un talent Mont-Saint-Jeannais? Nicolas Boutruche était de retour au pays, mercredi 14 décembre. Celui qui endosse la double casquette de photographe et réalisateur vient de mettre en images les artisans commerçants fresnois autour de six films promotionnels.
Dépoussiérer l’image de cité de caractère
Pas de clips lissés en perspective mais des vidéos au ton « décalé qui cassent notre image de petite cité de caractère », annonce Fabienne Labrette Ménager. Fresnay serait-elle en quête d’un nouveau souffle ? La municipalité entend dévoiler une vision plus ancrée dans la réalité et moins carte postale. « Vendre le dynamisme de Fresnay à travers ses commerçants », Nicolas Boutruche n’est pas resté sourd à cet appel. « Fresnay, c’est ma petite madeleine de Proust en quelque sorte. Je n’ai que des bons souvenirs ici hormis un 5 en histoire peut être. » La figure sarthoise du film publicitaire manie l’humour avec espièglerie.
Son C.V ne se résume pourtant pas à ses 10 « longues » années de réalisation. En 2009, il délaisse le film pour s’essayer à la photographie et propose une première série photographique sur le thème de l’apesanteur. Six ans plus tard, Nicolas Boutruche entame une deuxième série baptisée « Du Voyeurisme au 1/10ème. » Son cliché, « Emplacement 22 » où il fait tomber l’une des parois de la caravane de son enfance pour nous plonger dans l’intimité d’une scène de famille teintée de malice, a été élu photographie de l’année 2016. Pourquoi revenir au film ? « Pour le plaisir », répond-il. « J’ai découvert Fresnay avec des yeux d’adulte, rapporte le Manceau. J’ai particulièrement été impressionné par le nombre de métiers de bouche. »
Impossible n’est pas Boutruche !
L’homme aux mille histoires a imaginé six spots d’une minute trente qui prêtent à sourire. « Ce qui a été dur, c’est l’écriture. Le fait de ne pas désavantager l’un ou l’autre des commerçants. » Réunir « Thélem assurances » et le café Au bon coin dans un même film ? Impossible n’est pas Boutruche ! Tous les scénarios ont été astucieusement pensés pour captiver le spectateur. Squelette commun aux six séquences : des vues de Fresnay-sur-Sarthe survolées par un drone. « Vous devriez penser à investir dans une Montgolfière, c’est magnifique chez vous ! »
Après cinq mois de travail, la majeure partie des commerçants se sont découverts en avant-première sur l’écran de la salle André Voisin, mercredi 14 décembre. Ambiance décontractée mais silencieuse pour ces « acteurs » du quotidien. « C’est un métier de passer devant la caméra », a-t-on pu entendre entre deux vidéos. « Le résultat est au-delà de nos espérances. »
En réalité, « certains d’entre vous mériteraient un César » s’amuse Nicolas Boutruche, profitant de la diffusion de « Johan, Johanne, Joran » pour tacler gentiment la moquette de l’une des plus anciennes boutiques de la ville, Bricol’Shop. Et d’ajouter : « Il faudrait la faire classer ! »
500 vues en deux jours
Difficile de savoir à l’heure actuelle si ce clip promotionnel, subventionné à 80% par des fonds européens, portera ses fruits mais Fabienne Labrette Ménager s’enorgueillit déjà : « plus de 500 vues en deux jours. Maintenant que vous connaissez nos commerçants et artisans on vous attend nombreux dans notre jolie cité ! » a-t-elle lancé sur les réseaux sociaux.