Le maire de Cures soutient Sylvia Pinel
Le premier tour de la Primaire de la Gauche se déroulera, ce dimanche 22 janvier. La commune de Cures tiendra un bureau de vote pour les habitants de la communes 4CPS. Six questions à Dominique Amiard, maire de Cures et conseiller régional.
Cures est la seule commune de notre secteur à tenir un bureau de vote, pourquoi ?
Il n’y a pas de règle prédéfinie pour les bureaux de vote des Primaires. Cela résulte de discussions entre composantes politiques. Pour celles de la Droite et du Centre, nous avions Conlie et Sillé. En 2012, La Gauche avait choisi Domfront et cette fois on m’a demandé si la commune de Cures pouvait mettre une salle à disposition. Il s’agit simplement de favoriser un processus démocratique étant entendu que si une autre demande de même type m’était parvenue, elle aurait également reçu une réponse favorable par souci d’équité. Sur les 37 bureaux de vote en Sarthe, il n’y aura qu’un seul bureau de vote pour la nouvelle communauté de communes du Pays de Sillé et de la Champagne Conlinoise. Les électeurs des 25 communes qui souhaitent y participer doivent obligatoirement venir à Cures. Il y a un maillage départemental qui tient compte des forces militantes. Ce sera l’occasion de découvrir la commune de Cures pour celles et ceux qui ne la connaissent pas et pourquoi pas de mettre à profit ce déplacement pour faire de la randonnée dans nos chemins, par exemple. Joindre l’utile à l’agréable en quelque sorte.
La primaire, bonne ou mauvaise idée ?
La Primaire répond à une attente de nos concitoyens qui veulent être acteurs dans la désignation de leurs représentants, et pas seulement au dernier moment. C’est un processus démocratique qui permet de débattre, de découvrir les candidats, de se forger son opinion. Beaucoup de Françaises et Français s’intéressent encore, heureusement, à la vie politique et publique de notre pays et ces temps d’échanges, de confrontation d’idées permettent d’ouvrir les partis politiques et de les rapprocher des électeurs. Les Primaires ne remettent pas à mon sens en cause le rôle des Partis car s’il y a le temps du débat, suivra le temps de l’action et du gouvernement avec une majorité stable et des élus qui adhèrent clairement à une organisation structurée autour d’un projet et de valeurs.
Quel est le meilleur candidat à vos yeux ?
Bien évidemment, en tant qu’adhérent au Parti Radical de Gauche (PRG) depuis de nombreuses années, je soutiens Sylvia Pinel. Situé au centre gauche sur l’échiquier politique, le PRG est le plus vieux parti de France mais a su renouveler constamment ses idées avec des propositions réformistes au plan sociétal et volontaristes au plan économique. Le PRG est le 3ème parti de Gauche par le nombre de parlementaires (Députés, Député européen et Sénateurs) et compte beaucoup d’élus locaux dans ses rangs. Nous avons assumé nos responsabilités au cours de ces 5 dernières années au service de la France avec des Ministres et des secrétaires d’Etat : Pinel, Baylet, Taubira, Braillard, Escoffier, Girardin. Même dans les moments difficiles, nous avons été des partenaires loyaux. Sylvia Pinel est la seule femme de ces Primaires de Gauche et la plus jeune candidate (39 ans). Elle a l’expérience du pouvoir en tant que Ministre de l’artisanat et du commerce puis du logement pendant près de 5 ans.
Que tirez-vous comme bilan de François Hollande ?
Comme beaucoup de Français, je partage l’idée d’un bilan contrasté. Pour bien comprendre, il faut également rappeler l’état des finances publiques en 2012 avec des déficits colossaux laissés par Nicolas Sarkozy et ses gouvernements. François Hollande a eu le courage de ne pas redistribuer ce qu’il n’avait pas mais cela a entraîné une incompréhension avec les Français qui attendaient beaucoup. Il aurait fallu être plus clair sur l’état des finances de la France. Comme il aurait fallu être plus clair sur l’état des forces économiques et politiques dominantes aujourd’hui dans le monde et en Europe. Des forces libérales, voire ultra-libérales et un Pays seul qui ne peut pas imposer ses vues aux autres. Avec du recul, les Français jugeront et compareront.
Des efforts importants ont été engagés pour redresser les comptes publics dont la sécurité sociale, pour l’Ecole avec la création d’emplois d’enseignants et une demi-journée supplémentaire d’école en primaire. La fiscalité a été revue dans le sens d’une plus grande justice avec également des baisses d’impôts dès que la situation l’a permise. La solidarité entre les territoires riches et pauvres est montée en puissance avec un soutien à l’investissement accentué. Les entreprises ont bénéficié de crédits d’impôts (CICE). Au plan sociétal, il y a eu le mariage pour tous sur lequel une large majorité de nos compatriotes ne veulent plus revenir maintenant.
Pour autant, la baisse du chômage ne s’est enclenchée que trop tardivement alors que c’était un engagement important de 2012 et un certain nombre d’inégalités se sont creusées. Les Françaises et Français qui vivent ses difficultés au quotidien peuvent être légitimement mécontents car ils attendaient plus pour eux. Le chemin du redressement pour notre pays est sans doute encore long. Il ne faut surtout pas le fracturer mais au contraire travailler à réunir les forces progressistes et pragmatiques.
Stéphane Le Foll, un bon ministre de l’agriculture ?
Je ne suis pas agriculteur et il m’est donc difficile de m’exprimer pour eux. C’est humainement quelqu’un d’agréable à côtoyer et surtout un très bon connaisseur des questions agricoles. Il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour atténuer les crises, dégager les moyens dont il disposait mais là encore il faut rappeler que la politique agricole est décidée à Bruxelles. C’est l’Europe avec une majorité libérale qui est aux commandes. Il faut donc faire évoluer cette Europe, dans le domaine agricole comme dans beaucoup d’autres, pour la rendre plus humaine, plus solidaire, plus juste. François Fillon feraitil un bon président ?
François Fillon a fait le choix d’un positionnement politique sur une ligne de droite dure, économiquement, socialement et sociétalement. Son projet va fracturer notre pays au moment où il faut souder les forces vives. Notre pays doit rester en mouvement, s’adapter, mais certainement pas être disloqué par des décisions brutales affectant durement notre modèle social et remettant en cause la reprise économique qui se dessine. Il faut trouver une voie d’apaisement et passer un contrat de confiance avec nos concitoyens, en toute transparence.