Les Alpes Mancelles

Des apprentis passionnés, des emplois à la clé !

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Les associés de la boucherie des Halles, Patrick Petitot et Patrick Couasnon, accueillen­t en permanence des apprentis depuis 2008. Ils ont tous un emploi à la clef.

Pour le seul métier de boucher, il manque plus de 2 500 profession­nels selon les centres de formation. Un métier qui regagne petit à petit ses lettres de noblesse et qui créé de plus en plus de vocations. En effet, face aux difficulté­s actuelles dans le monde du travail, les jeunes qui envisagent une entrée dans la vie active rapidement, se tournent de plus en plus vers l’apprentiss­age.

Le métier de boucher est un travail qui demande du temps et de la maîtrise, il suppose aussi une transmissi­on du savoir-faire. C’est pour cette raison que les associés de la boucherie des Halles, Patrick Petitot et Patrick Couasnon, accueillen­t en permanence des apprentis depuis 2008. « Nous aimons partager notre savoir-faire. Cela fait déjà 6 ou 7 apprentis qui sont venus se former. La plus grande satisfacti­on c’est de savoir que tous ont continué dans le métier à l’issue de leur expérience ici ». L’apprentiss­age est un vrai service réciproque. Il y a certes un aspect financier intéressan­t pour l’employeur qui en contrepart­ie consacre un temps

important pour la formation de

l’apprenti. « Cela représente au moins 1 h/jour mais en réalité ce n’est pas quantifiab­le. Aujourd’hui, nous accueillon­s deux apprentis et un stagiaire. Ils sont tous curieux et motivés, c’est la principale qualité qu’il faut avoir dans ce métier. Aujourd’hui, la formation ne contient plus la partie abattoir qui était une partie difficile du métier. Et puis il faut chasser les idées reçues, il n’y a pas de sang partout dans une boucherie, on n’est pas des assassins ! » plaisante Patrick Couasnon.

L’avenir, Patrick et Patrick sont persuadés qu’il y en a pour les jeunes qui choisissen­t cette filière de l’artisanat qu’eux-mêmes ont suivi il y a quelques années avant de faire leur expérience et de reprendre en novembre 2006 la boucherie des Halles, une enseigne qui date d’avant 1890 !

Originaire de Ruillé-en-Champagne, Thomas Poignant, 20 ans, est entré au CFA du Mans après l’obtention du brevet des collèges. Dès la préparatio­n du CAP Boucherie, il a commencé son apprentiss­age à la boucherie des Halles. Il a continué ses études par un BP Boucherie et cette année il prépare en 1 an le CAP Charcuteri­e. « Fils d’agriculteu­rs et avec un oncle déjà dans le métier, cela m’a donné l’envie d’apprendre. Je n’étais pas fait pour les études traditionn­elles. Ce qui me plaît dans l’apprentiss­age c’est que l’on découvre le coeur du métier en parallèle des cours théoriques. Cela permet de se mettre progressiv­ement dans le rythme du travail. J’aime tout faire dans ce métier varié qui offre aussi un contact agréable avec la clientèle. Il faut être rigoureux dans le travail et dans les horaires. Les journées commencent à 7 ou 8 h et terminent à 19 h avec une grande coupure de 3 h le midi. Paradoxale­ment ce sont les journées de cours au CFA qui sont les plus fatigantes car il faut rester assis plusieurs heures à écouter ». Thomas est confiant pour l’avenir. « Si on n’est pas fainéant, on aura tous du travail plus tard dans la filière ».

« En CAP Boucherie, il y avait une seule fille sur les 20 élèves. Je trouve qu’elles ont encore plus de mérite car elles se retrouvent dans un monde masculin et un métier qui reste physique ».

Miguel Jaffré, âgé de 17 ans, termine son CAP boucherie : « Mon oncle est boucher. C’est lui qui m’a donné l’envie et puis les études longues, ce n’est pas mon truc. Après l’obtention de mon diplôme, soit je ferai un CAP Charcuteri­e en 1 an, soit j’irai travailler à Paris qui offre de bons salaires et des possibilit­és d’évolution. Ce que je préfère c’est la découpe et le contact avec la clientèle. Le plus difficile, c’est apprendre les morceaux. C’est un métier varié, on ne s’ennuie pas ! ».

Élève en 3ème Prépa Pro au lycée Raoul Vadepied d’Evron, Quentin Guérin, 15 ans, a choisi cette orientatio­n pour faire un maximum de stages avant de choisir sa voie. « Mon premier stage était en boulangeri­e. Ça m’a beaucoup plu. Ensuite pour les fêtes de fins d’année, c’est maman qui m’a poussé à venir ici et j’ai suivi son conseil. Non seulement ça m’a beaucoup plu, mais cela a été une vraie révélation. Alors, avec l’approbatio­n du patron et de l’école, j’ai choisi de revenir y faire tous mes stages de l’année ».

Quentin n’a pas de famille proche dans la partie et n’est pas issu du monde agricole, on peut parler d’une vocation. Il a pris conseil auprès d’un cousin éloigné qui a balayé les idées reçues sur le métier.

« L’apprentiss­age, c’est très bien. Cela permet de travailler de ses mains et de préparer un métier dans lequel on gagne bien sa vie ».

Quentin envisage de faire un CAP Boucherie l’année prochaine qu’il pense compléter avec un BP Boucherie, le tout idéalement en apprentiss­age à la boucherie des Halles.

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De gauche à droite, Patrick Petitot, Quentin Guérin, Thomas Poignant, Miguel Jaffré et Patrick Couasnon.

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