L’abbé Julien Sossou à l’écoute du monde agricole
Depuis de nombreux mois, l’agriculture traverse une crise sans précédent, à la fois économique, climatique et depuis peu sanitaire.
Cette situation inquiétante assombrie l’avenir pour un grand nombre d’exploitations agricoles, c’est dans ce contexte que le père Julien Sossou, curé de l’ensemble paroissial ConlieBernay-St Symphorien, entouré des membres de son EAP (équipe d’animation pastorale), a souhaité inviter quelques agriculteurs pour échanger sur ces problématiques que rencontre notre monde rural. L’abbé Sossou, originaire du Bénin, est arrivé depuis 2011 en France. Il a accueilli ses hôtes en ces termes : « Cette rencontre que j’ai souhaitée se veut un échange sur les préoccupations qui sont les vôtres et par ricochet, les nôtres. En effet, vous exercer un métier particulièrement noble qui mérite la reconnaissance et la considération de toute la société. » Il s’en est suivi un échange sur les grandes mutations que connaît notre société, tant sur le plan de la production, de l’économie locale, de la consommation, que de l’avenir de nos campagnes.
Michel Dubois, curé au Mans et aumônier du CMR (Chrétiens en Monde Rural), mais également natif de Saint-Symphorien, avait été convié afin d’animer cette rencontre : « L’Eglise dans la mission qui est la sienne, se doit d’être au plus proche des préoccupations des hommes et des femmes et par conséquent, de tout ce qui touche à l’avenir du territoire dans lequel ils vivent. À ce titre, la crise agricole qui frappe durement notre pays est suffisamment grave pour que chaque chrétien s’en soit ému. »
Les agriculteurs ont bien mis en avant combien le tout puissant profit allait à leur encontre, « la survie est en jeu ! ». L’attitude passive des consommateurs intervient également, car l’impact de la consommation visà-vis des problématiques n’est pas neutre. Ce constat a fait dire à l’un des producteurs invités : « Consommer, c’est voter ».
Les industriels et la grande distribution ont été pointés du doigt, comme étant principalement les responsables de cet état de fait, pratiquant la politique du coût de revient le plus bas au détriment du producteur qui n’a plus voix au chapitre.
Les participants se sont quittés en émettant le souhait de mettre en place une future rencontre ouverte à tous et dont l’intervention permettrait de pouvoir ouvrir un débat constructif sur l’une des problématiques que rencontre aujourd’hui l’agriculture.