Les Alpes Mancelles

Après 50 ans de carrière, le patron passe le pinceau

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Chez les Vannier, la peinture est une affaire de famille. Mais la société qui fête ses 68 ans cette année s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire, avec un nouveau patron à la tête de l’entreprise.

« Je voulais pérenniser l’équipe. Il y a du boulot dans la peinture. » Le regard de Jacques Vannier, 65 ans, mains croisées sur la table de son bureau, glisse furtivemen­t vers Wilfried Suret. L’entreprise fondée par son père en 1949 qui s’est spécialisé­e dans le domaine de la peinture et de la vitrerie va prendre un nouveau virage, tout en douceur.

Le chef d’entreprise s’est décidé à rendre son tablier pour une raison : il a trouvé un successeur. Si la société ne reste pas dans le giron familial, Jacques Vannier évoque une « transmissi­on naturelle. » Aucun de ses trois fils n’a nourri l’envie de reprendre l’affaire.

L’humain comme leitmotiv

Lui a suivi l’exemple paternel, « c’était dans mes gênes ». L’homme a débuté en bas de l’échelle, comme apprenti en 1967 sous le regard exigeant de son père, Pierre Vannier. Avant de prendre légitimeme­nt les rênes de l’entreprise en 1986 avec un effectif de trois salariés. Discret sur sa personne, il ne s’épanchera pas beaucoup plus sur sa carrière.

C’est son épouse Brigitte, arrivée au sein de l’entreprise en 1991 pour assurer la comptabili­té et l’accueil qui lui fera se souvenir, non sans une pointe de nostalgie, du temps où ses trompe-l’oeil, décors en faux bois, faux marbres et imitations de matières étaient sa marque de fabrique. « On s’efforce de suivre la mode… », lâche-t-il, mais là n’est pas l’essentiel. Sa fierté est ailleurs. « On a fréquemmen­t accueilli des apprentis. Douze au total, dont trois sont toujours salariés de l’entreprise. » Aujourd’hui, ils sont au nombre de huit, « la moitié enregistre plusieurs années de présence. »

Avec un réseau de particulie­rs qui représente « 70 % de la clientèle dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour d’Évron », Jacque Vannier laisse une entreprise en bonne santé. « Sans maîtres d’ouvrage, sans clients, on n’en serait pas là. J’espère qu’ils reporteron­t leur confiance sur Wilfried. » Son successeur confirme : « nous resterons dans la lignée du travail de qualité fournit par Jacques Vannier. » Seul changement annoncé aujourd’hui : le showroom, implanté « dans une pièce de notre maison », 4, avenue des Sports, sera transféré dans l’enceinte de l’atelier, boulevard maréchal-Leclerc.

Locaux partagés avec son frère, garagiste

À 38 ans, ce responsabl­e maintenanc­e originaire de Montsûrs à toujours eu l’envie d’entreprend­re. Avec Vannier Peinture, Wilfried Suret va donc passer à la vitesse supérieure. Sa reconversi­on pourrait étonner. Celui qui se définit comme un autodidact­e en parle simplement : « J’avais un job avec des perspectiv­es mais je rêvais d’autre chose. » Il partagera les locaux avec son frère Germain. Garagiste à Montsûrs, le cadet va ouvrir une antenne à Evron.

Et dans les mois à venir, Jacques Vannier va s’attacher à épauler Wilfried Suret dans la gestion. Leurs visages, sereins, indiquent que le pari est déjà en passe d’être gagné. Le 4 avenue des Sports attendra encore un peu avant d’être transformé en coin lecture… Amélie Loho

Vannier Peinture, boulevard maréchal-Leclerc.

02 43 01 30 42 06 15 23 46 82.

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