Un raid électrique comme jamais vu
Le Silléen Bruno Ricordeau met sur pied le plus long raid en voitures électriques qui ait jamais existé. Les entreprises participantes exalteront l’esprit pionnier… en tout.
« Je trouverais ça génial que des entreprises de la Sarthe participent à ce raid éco-responsable… ». Bruno Ricordeau a encore un an devant lui pour convaincre les patrons de son département de coeur d’engager des équipages de deux personnes dans « The green expedition » * (littéralement : « l’expédition verte ») qu’il organise en Argentine avec un poids-lourd de l’agroalimentaire qui le missionne. D’autant que ce raid semble conçu sur mesure pour les acteurs économiques de notre territoire : l’expédition verte parle avant tout aux fondus d’automobile, de courses d’endurance et de gros défis motorisés. Même si elle leur en parle… autrement : sur la route 40, depuis la Terre de feu jusqu’à la frontière bolivienne, ce sont des voitures… électriques qu’il s’agira de piloter.
Guerre des nerfs
« Il va falloir savoir ménager sa monture… ». C’est une endurance nerveuse qui est requise pour, avec des bolides dont l’autonomie énergétique est limitée à la distance exacte de chacune de la vingtaine d’étapes, venir à bout de 5 200 km de dénivelés en pleine cordillère des Andes dont Bruno Ricordeau est toujours en train de peaufiner le tracé. Si l’ascension d’un col n’est pas compensée par une descente au frein moteur, la panne sèche est assurée, sachant que la facture de celle-ci se solde en pénalités… Pour éviter la rétrogradation au classement, il n’y a pas d’autres solutions que d’exploiter toutes les ficelles de l’éco-conduite. Aux compétiteurs d’intégrer de nouveaux réflexes en matière de pilotage, qui les contraignent à penser développement durable. A eux d’apprendre à… ralentir. Le spectacle d’un vol de condors devrait beaucoup les aider à casser les codes.
Des affaires à la clé
« Nous donnons aux entreprises participantes l’opportunité de s’exposer médiatiquement dans un pays qui vénère l’automobile ». Audelà de « l’aventure pure et dure », Bruno Ricordeau promet aux entreprises qui s’aligneront sur la ligne de départ des perspectives de business… pur et dur. « Une entreprise a tout à gagner quand elle démontre qu’elle est en mesure de se préoccuper de développement durable ». Surtout quand ses partenaires potentiels l’attendent à l’arrivée. Bruno Ricordeau est précisément en train de préparer un comité d’accueil entrepreneurial argentin, capable de s’enthousiasmer pour un raid décidément stratégique à tous points de vue. Il fréquente d’ores et déjà l’ambassade de France à Buenos Aires. « Avec mon équipe, nous y avons nos entrées, de sorte que nous pourrons faciliter le business ». Toujours soucieux de chouchouter son territoire à lui, le Silléen vient en sus, de ce côté de l’Atlantique, d’intégrer le club des ambassadeurs de la Sarthe.
Raid propre
« Un édito et des images de l’expédition verte devraient être expédiés quotidiennement en France afin de sensibiliser le grand public aux voitures propres ». Avec la quête de l’aventure et l’espoir de nouer des partenariats commerciaux, l’envie de promouvoir un moyen de transport qui respecte l’environnement est le troisième objectif que poursuivent Bruno Ricordeau et son commanditaire.
La progression éco-responsable de la quinzaine d’entreprises concurrentes en lice pourra être également suivie via une page Facebook dédiée. Trois semaines durant, nous serons donc amenés à découvrir des paysages grandioses en sachant que ce raid ne les abîme pas.
Collectivités locales, fermes géantes et entreprises partenaires sont appelées à jouer le jeu, en fournissant, chaque soir, l’alimentation électrique nécessaire pour que les véhicules reprennent la route 40 le lendemain. Bruno Ricordeau, lui, attendra son retour à Sillé-leGuillaume pour se ressourcer. Il n’y a que là qu’il peut recharger ses accus.
Fabienne Ausserre
(*) Tout sur l’expédition verte sur www.thegreenexpedition.com