ABCD est partant pour une piscine et un gymnase… si celui-ci est à Conlie
Stéphane Ragot, le nouveau président de l’association ABCD, et son trésorier, Didier Louvard, sont partisans de faire entendre une troisième voix. Celle de la population conlinoise.
Les Alpes Mancelles : Quel est l’objet de l’association Agir bénévolement et collectivement pour le développement de Conlie (ABCD), qui essaie de peser sur l’arbitrage entre le projet de gymnase et le projet piscine ?
Stéphane Ragot et Didier Louvard : Nous avons vocation à faire de la veille territoriale afin que les habitants du territoire s’approprient les projets que conduisent les élus. Nous tentons donc d’enfoncer des portes bien fermées pour obtenir des informations qui permettent de mettre sur pied des échanges constructifs autour des attentes de la population.
L’idée, c’est avant tout de faire en sorte que la société civile dynamise le territoire. Le territoire de toute la 4CPS. C’est dire que le « C » de Conlie n’a plus de sens.
Les A.M. : Comment la 4CPS doit-elle procéder pour arbitrer entre les deux projets ?
S.R. et D.L. : En se demandant à qui elle veut s’adresser en priorité. Si c’est aux jeunes, elle choisit le gymnase. D’autant qu’une étude a démontré que son territoire manquait d’un équipement sportif de ce type. Seulement, nous pensons qu’elle ne doit pas le construire à Domfront-en-Champagne, mais à Conlie. En juin dernier, une pétition a recueilli plus de 1 000 signatures en faveur de notre option.
Les A.M. : Mais Conlie est déjà doté d’un gymnase…
S.R. et D.L. : Justement. Regardez ce qu’il se passe à Silléle-Guillaume : aujourd’hui, il faut doubler les équipements. Ainsi, à Conlie, avoir un deuxième gymnase nous permettrait d’organiser des compétitions sportives de plus haut niveau.
Les A.M. : Vous enterrez donc le projet de piscine ?
S.R. et D.L. : Absolument pas et au contraire car ce projet a une réelle utilité. Déjà, en prévoyant d’être implantée à proximité du lycée Paul Scarron, la piscine est capable de capter une clientèle de jeunes. Les associations, elles, trouveront toujours le moyen de se déplacer. Ensuite, ce projet s’inscrit dans le cadre d’une dynamique touristique à Sillé. De sorte que c’est un équipement susceptible de servir aussi pendant les vacances scolaires : les touristes remplacent les élèves. Or, un équipement structurant, c’est fait pour être utilisé au maximum. Enfin, aujourd’hui, il faut que tout le monde aille jusqu’à Loué, Evron ou Le Mans pour trouver une piscine. Nous sommes donc pour ce choix.
Les A.M. : C’est donc le projet de gymnase qui doit être abandonné ?
S.R. et D.L. : Pas davantage. Cependant, quand on pense en termes de priorité, le projet de piscine est facile à gérer quand, pour le gymnase, nous sommes encore relativement dans le flou.
Au total, nous sommes pour la piscine à Sillé et, dans un second temps, pour avoir aussi un gymnase à Conlie. En tout état de cause, nous redoutons une dérive budgétaire du projet actuel de gymnase à Domfront, dont le coût d’investissement n’a cessé d’augmenter.
De plus, nous avons le sentiment que le budget de fonctionnement n’en est qu’au stade de l’ébauche. Or, il faut garder en tête que c’est le citoyen que l’on sollicite quand les moyens manquent…
Les A.M. : Et qu’est-ce que votre association compte faire si c’est la 4C opte pour le projet de gymnase à Domfront ?
S.R. et D.L. : Notre association n’a pas vocation à être systématiquement contre. Mais notre angle d’attaque serait l’aspect comptable et financier.
Comment fait-on en effet pour passer du simple au double dans un budget ? Parce qu’il faut savoir qu’un investissement aussi lourd élimine tous les autres et que les citoyens se mettent la tête sous l’eau pendant vingt ans.
Dans l’hypothèse envisagée, nous réclamerions donc une étude approfondie du dossier financier.
Propos recueillis par F.A. Info : sollicité par téléphone pour exprimer son avis, le maire de Conlie Joël Garenne n’a pas souhaité répondre.