Législatives : pas question de se bananer pour J. Balandraud
Le maire d’Evron Joël Balandraud commente les résultats du premier tour de la présidentielle. Il se dit inquiet des scores du FN dans les agglomérations autour d’Evron.
« Pour la première fois depuis longtemps, Marine Le Pen est arrivée en troisième position à Evron ». Si Emmanuel Macron, arrivé deuxième, ne devance le leader du FN que de vingt voix, Joël Balandraud confère à cette victoire à l’arraché une forte dimension symbolique. L’écart entre le triomphateur François Fillon (LR) et le fondateur du mouvement En marche ! est « honorable, au regard du contexte peu favorable » : + 900 voix. Cependant, à Evron comme ailleurs où le candidat de la droite et du centre l’a emporté, François Fillon n’a pas réalisé une performance décisive. Le second tour se jouera sans lui. Dimanche 7 mai, il faudra trancher entre M. Macron et Mme Le Pen. « Il n’y a aucune ambiguïté localement : les élus appellent à votre Macron ».
Représenter la ruralité
« Sur Evron, je ne suis pas très inquiet pour le second tour ». En revanche, pour les agglomérations autour d’Evron, Joël Balandraud garde en tête que Marine Le Pen s’est placée chaque fois numéro 1 ou numéro 2. Il n’oublie pas davantage que « Macron y a beaucoup de voix de retard sur Le Pen alors que François Fillon reste en tête ». Ce n’est pas tout ce qui préoccupe le premier magistrat. Il redoute en effet aussi que les électeurs se représentent difficilement le leader de En marche ! en « candidat de la ruralité », à la manière d’un François Fillon. « Certains grands élus sont tourmentés ».
Le poids de la Hollandie
« Le résultat dépendra également de la capacité de rassemblement de ceux qui veulent faire barrage au FN… sachant que beaucoup de fillonistes n’aimeraient pas voir débouler des personnalités de la Hollandie ». Pourtant, pour Joël Balandraud, « quoi qu’on en dise, Macron incarne le renouveau ». La question de savoir sur qui il pourra s’appuyer passe au second plan, après avoir beaucoup enflammé les débats de la campagne. En revanche, Joël Balandraud ne peut s’interdire de juger que les promesses du candidat de En marche ! sont « énormes ». « Même François Hollande n’a rien promis de tel ».
« Marchéens » du 8 mai
« Pour la présidentielle, j’espère que c’est joué d’avance ». Reste que, selon Joël Balandraud, au mois de juin, quand sera venu le temps du troisième tour -les législativesla victoire d’Emmanuel Macron pourrait bien faire entendre des gens qu’on n’entendait pas. « Certains vont se découvrir « marchéens » après le 7 mai ».
Dans l’espoir de décrocher une investiture, cela va de soi. Or, Joël Balandraud (UDI) est luimême suppléant de la candidate LR Samia Soultani-Vigneron. « Autant j’aurai du respect pour les marchéens qui ont déjà fait du chemin, autant pour ceux-ci… ».
Comme tous les élus qui ne savent ne pas labourer le terrain pour exercer leur mandat, Joël Balandraud les recevra fraîchement. Sachant qu’en tout état de cause, s’il « y va », « ce n’est pas pour se faire bananer ».