Témoignage de Mme Dupont - Thiersault, résistante et déportée
C’est avec une émotion certaine et un grand intérêt que les élèves de 1ère STMG ont pu, à l’initiative de leur professeur d’histoire-géographie, Mme Cochet, écouter le témoignage de Mme Dupont – Thiersault et lui poser des questions, le jeudi 27 avril, soit 73 ans, jour pour jour, après son arrestation en 1944.
Pendant une heure et demie, tour à tour grave, drôle, émouvante, elle est revenue sur ses premiers actes de résistance : distribuer des journaux clandestins, chercher des caches pour les réfractaires au STO, transporter des armes et des postes de radio mais aussi dégonfler les vélos des Allemands, changer les directions des panneaux de signalisation. « Il fallait pédaler », dit-elle car c’est principalement à vélo qu’elle accomplissait ses missions d’agent de liaison, dont elle ignorait l’importance, et passait inaperçue, alors jeune fille de 15-16 ans.
L’âge de ses auditeurs du jour qui l’écoutent raconter son arrestation, avec 17 autres personnes dont sa marraine, dans la nuit du 26 au 27 avril 1944 puis son interrogatoire dans l’école d’Assé-le-Boisne, puis la déportation dans différents camps dont celui de Ravensbrück, où elle côtoie l’horreur comme la mort d’un enfant jeté contre un mur par les kapos.
Le 13 avril 1945, son camp est évacué par les Allemands et c’est alors la marche de la mort « où ceux qui ne suivaient pas, étaient tués ». « Vous ne leur en voulez pas, aux Allemands ? », demande une élève. Elle répond que non bien sûr, tout cela est fini il faut vivre en paix et surtout « préserver votre liberté » insiste-elle auprès des jeunes.
Et quand elle leur demande ce qu’ils auraient fait à sa place, aucun ne peut répondre. « C’était dans l’instant on ne se rendait pas toujours compte que l’on faisait de la résistance », conclut-elle.