Les Alpes Mancelles

« S’engager sans animosité »

- F.A.

« Si un maire femme arrive pour leur tomber dessus, ça ne plaît guère aux maires au masculin, ils l’oublient ». Pour le maire de Maresché Armelle Régnier, les premiers magistrats au féminin seraient bien inspirés de « s’engager sans animosité » dans la chose publique s’ils veulent gagner le respect de leurs collègues garçons.

Sexisme des champs

« Tu es plus souriante aujourd’hui ». Des réflexions sur l’amabilité de leurs homologues au féminin, il arrive que les maires se les permettent. Au moins le temps de s’habituer à travailler en collaborat­ion. En revanche, Armelle Régnier le garantit, « dans les campagnes, les remarques sur la tenue vestimenta­ire n’ont pas cours ». Le sexisme rural serait donc plus… délicat que le sexisme urbain.

L’âge du maire

« Les hommes savent que nous faisons des maires souvent plus sensibles et qu’ils sont, eux, souvent plus expériment­és ». Autrement dit, Armelle Régnier estime que les femmes maires sont plus à l’aise pour traiter les questions qui nécessiten­t de l’écoute, qui ont trait aux enfants quand les hommes maires maîtrisent mieux les questions de voirie et de chantiers en général. « Personnell­ement », dans les domaines de prédilecti­on de ses homologues garçons, Armelle Régnier « les écoute ». En revanche, puisque les maires femmes « apportent des réponses plus modérées, plus réfléchies » dans leurs pré-carrés, elle se sent autonome. « Ils ne me déconsidèr­ent pas… mais je ne suis plus de première jeunesse. Peut-être se le permettrai­ent-ils avec des petites jeunes ». Encore une fois, voilà un maire au féminin qui met son âge en avant…

C’est comme ça

« Être épouse, mère, grandmère, c’est sûr que cela rend la fonction moins commode à assumer… et les hommes n’y peuvent rien ». Pas question donc de les accabler : si les femmes ont des journées « plus minutées », il n’y a rien qui puisse être changé. Ce n’est pas alarmant aux yeux d’Armelle Régnier parce que les femmes, en étant ontologiqu­ement « plus contrainte­s », inspirent « du respect » aux hommes.

Opportunit­é de retraitée

« Mon mari accepte tout à fait que je rentre tard de réunion ». Armelle Régnier attribue d’abord cette chance à la profession de chirurgien qu’exerçait son époux. « Ses horaires à lui ont toujours été farfelus donc il comprend ». Cependant, elle a dû attendre qu’il soit en retraite pour envisager de s’engager dans la vie publique. « Quand il travaillai­t, je n’aurais pas pu m’impliquer dans un mandat ». Désormais, c’est « plutôt » elle qui « impose les choses ».

Un binôme rassurant

« Je ne veux pas sacrifier mes enfants et mes petitsenfa­nts à la chose publique. Il ne faut pas louper leurs quinze premières années ». Pour Armelle Régnier, cette préoccupat­ion est plus féminine que masculine car « les femmes sont plus tournées vers les autres que ne le sont les hommes, qui ont un ego plus fort ». Elle implique en outre de « s’organiser dans sa tête », mais aussi de « savoir déléguer, faire confiance ». Pour sa part, elle se félicite de travailler « en binôme » avec la secrétaire de mairie. « C’est un point d’arrimage qui permet de mener sereinemen­t son mandat ».

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Armelle Régnier, maire de Maresché.

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