Face à face entre soeurs ennemies ?
Législatives de la première circonscription
« J’arrêterai ma décision dimanche 7 mai au soir ». Fabienne Labrette-Ménager a « très envie » de défendre le milieu rural « abandonné par les candidats à cette législative ». Auquel cas, il faut partir aux législatives. « En reprenant (sa) liberté ». Même si, ironie de l’histoire, elle n’a jamais reçu aucun courrier lui signifiant que les Républicains (LR) lui avaient retiré l’investiture qu’ils lui avaient confiée le 21 juin 2016. Comme le signe que tout restait possible, malgré les « événements ». Ils éclatent le 12 janvier 2017.
« Corporate »
« Par la bande », FLM apprend qu’elle n’est plus secrétaire départementale des LR et que ceux-ci ne veulent plus de sa candidature à la députation. Au lendemain de la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre, le bouillonnant maire de Fresnay paie son soutien affiché à Nicolas Sarkozy. FLM la joue alors « corporate ». Elle ne se désolidarise pas de sa famille politique et apporte même son parrainage à celui qui vient de l’écarter, François Fillon. Même si une tasse de café renversée va être à l’origine de l’invalidation du parrainage en question. En effet, l’enveloppe destinée à le poster est tachée. FLM en prend donc une autre, ordinaire. C’est assez pour, légalement, compter pour du beurre. FLM jure qu’elle est de bonne foi. La preuve : elle appelle publiquement à voter Fillon.
Sur le terrain
« Quand j’ai été écartée, je me suis dit que Christelle Morançais allait faire le job, point ». La vice-présidente au conseil régional et conseillère municipale au Mans est bien sûr fillonniste. Sauf que, pour FLM, les résultats de dimanche 23 avril rebattent les cartes. « Quel que soit le candidat qui va gagner, il y aura trois quarts de Français mécontents ». Ce n’est pas tout. Avant Nadine Morano, Laurent Wauquiez prend attache avec FLM en début de semaine. « Il nous faut des gens un peu forts et rapidement opérationnels ». En clair, maintenant que François Fillon est sorti du jeu, les LR sont rudement tentés de rappeler celle qui a « le cuir solide » et qui a l’expérience de la députation. De quoi autoriser FLM à regretter tout haut de « n’avoir jamais vu Christelle Morançais dans la circonscription ». De quoi ne plus s’empêcher de revendiquer son ancrage sur le terrain, qui ferait d’elle une candidate « bien plus crédible ». Sauf que les ténors LR passent un peu vite sur une décision qu’ils ont prise quand un boulevard pour l’Elysée s’ouvrait devant François Fillon : ils ont déjà investi Christelle Morançais… Si FLM part, c’est bel et bien « en reprenant aussi (son) indépendance ».
Défendre « l’identité rurale »
« Il y a 11 500 voix hors Le Mans. La difficulté, elle se trouve en partie dans les zones péri-urbaine et rurale. Les gens sont inquiets ». En clair, pour espérer l’emporter les 11 et 18 juin, FLM est convaincue qu’ « il faut des élus bien implantés ». Elle se verrait bigrement être la candidate qui va défendre « l’identité rurale ». « Il faut ramener de l’argent ici, où l’on n’a même pas de sénateur, de sorte qu’à Paris, notre voix porte mal ». En particulier, FLM projetterait d’aimanter des fonds européens. C’est d’ailleurs parce qu’elle est une « européiste convaincue » qu’elle votera Emmanuel Macron le 7 mai. « On a gagné beaucoup d’argent grâce à l’euro, qui a abaissé notablement les frais bancaires ». Une position qui ne lui interdit pas de penser conjointement que « certes, il faut que l’Europe bouge par rapport à l’humain parce que les pays de l’Union ne doivent pas se concurrencer entre eux ».
Dans les starting-blocks
« Au cas où, nous sommes prêts ». FLM convient sans difficulté qu’elle avait envisagé le scenario de la défaite de François Fillon. « Au cas où », elle s’était même choisie un suppléant, le chef d’entreprise manceau Philippe Dorise. Seulement, tant que la proposition de loi autorisant les maires des communes de moins de 10 000 habitants à cumuler avec une députation « n’est pas sous la table », elle appuiera sur le frein. « Il est hors de question que je lâche la mairie ». Admettons encore que les planètes s’alignent. Il faudrait encore battre Françoise Dubois, la députée sortante investie par le PS, qui ignorait encore cette semaine si elle bénéficierait aussi de l’investiture du mouvement En marche ! Une confrontation qui donne un appétit d’ogre à FLM. « Ça, ça me plairait ! ».