Femmes et maires… et alors ?
Le maire de Fresnay-surSarthe Fabienne LabretteMénager a appris à « oser dire les choses » à ses homologues masculins à l’Assemblée nationale. Depuis, quand on lui parle de ses « copines » au lieu de parler de ses « collègues », quand on la complimente sur sa tenue vestimentaire… bref, quand on s’adresse à la femme, elle « renvoie la boutade ». Elle est « un maire, pas une femme ».
« Quand je reçois des courriers qui commencent par Monsieur le Maire, je les retourne ». Pas facile de déshabituer l’administration française et, tout simplement, ses interlocuteurs… Que des maires, « surtout s’ils sont ruraux », soient des femmes a du mal à être intégré. Fabienne Labrette-Ménager a fini par s’en amuser. La députation l’a bien aidée. A force que ses homologues masculins lui démontrent que le sexisme était bien vivant dans le monde politique, elle a répliqué. « Maintenant, je ne vais pas me gêner pour dire à un collègue que je trouve sa cravate sympa ».
En prise avec le quotidien
« Les maires femmes voient le côté très pratique des questions qui se posent ». Fabienne Labrette-Ménager juge que les premiers magistrats au féminin apportent « un regard très complémentaire à celui des hommes ». Elle les jugent « moins techniques », « plus patrimoniales » et, globalement plus attachées à « ce qui tourne autour du quotidien », plus préoccupées de chercher à « rendre les gens heureux ». Quand il est une femme, le maire facilite aussi la tâche à ses administrés. « Ils prennent rendez-vous plus facilement. Même quand on est députée, ils restent plus à l’aise avec une femme ».
Effet miroir
« Mes administrés peuvent me rencontrer partout où ils sont ». Fabienne LabretteMénager estime qu’en étant femme, elle est naturellement plus présente dans les espaces communs de sa cité. « Mes administrés peuvent me rencontrer à Super U, chez le coiffeur, chez l’esthéticienne, au restaurant, au cinéma… ». Le maire au féminin est plus accessible. La représentation qu’on en a nous ressemble.
Team
« Composer avec ma vie privée n’a jamais été un sujet ». Avec un mari artistepeintre, plutôt casanier et qui prend aussi la cuisine en main, dans l’espace intime, les servitudes de la fonction de maire se dissolvent. « Mon mari est habitué à ce que je sois en réunion. Quand je rentre tard, mon assiette m’attend ».
Cet époux parfait est à l’image du clan Labrette-Ménager. « Notre famille forme un team. Celui qui arrive le premier, il fait ». F.A.