Les Alpes Mancelles

On confond le 17 avec Madame météo !

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Trop d’appels sur le 17 ne sont nullement urgents et dévorent trop de temps et d’énergie à l’équipe du centre opérationn­el et de renseignem­ents. « Nous recevons des appels parce qu’une personne est tout simplement en panne sur la route ou pour un petit accident sans blessé. On fait appel aussi à nous pour un accident de la circulatio­n routière s’agissant d’un simple accrochage avec pour unique conséquenc­e, la perte d’un rétroviseu­r. On nous demande d’intervenir aussi pour remplir le constat. Nous ne sommes pas habilités à le faire… », explique le capitaine.

Outre ces gens qui confondent gendarmeri­e, garage et assurance, il n’est pas rare qu’une maman complèteme­nt désespérée et dépassée par le comporteme­nt de son fils, « nous appelle pour qu’on aille le corriger chez elle ».

Certaines personnes compensent le 17 pour tenter de régler un souci familial, voire prendre des nouvelles d’un membre de la tribu par l’intermédia­ire des militaires. Il est fréquent aussi que des couples ne s’entendant plus depuis longtemps et, sur fond d’alcool, composent le 17 pour que les gendarmes viennent mettre de l’ordre dans le foyer pour la énième fois. Les histoires de tapages se ramassent à la pelle. « On nous demande même la météo ! »

Puis, il y a ceux qui sont convoqués par la gendarmeri­e et oublient de se rendre au rendezvous puis se déplacent alors que la brigade est fermée. « Mais ils sonnent quand même. Du coup, l’appel est transféré à la centrale des appels alors que l’affaire n’a rien d’urgent ».

110 000 appels par an

Urgence ou pas, la centrale répond dans la zone de la compétence de la gendarmeri­e «à 110 000 appels par an », fait savoir le colonel Eric Cabioche. « Il faut savoir que la Sarthe compte 560 000 habitants et que 410 000 âmes sont dans la zone couverte par les militaires. Les autres citoyens se situent dans la zone « police ». Cela concerne Le Mans, Allonnes et Coulaines. C’est important de souligner aussi qu’il n’y a aucun problème entre la police et la gendarmeri­e. D’ailleurs, il arrive qu’on travaille ensemble, et ce, avec réussite », confie Eric Cabioche.

Des appels marquants

Il y a sans doute de quoi écrire un livre sur les appels intempesti­fs des Sarthois. Certains laissent les gendarmes un peu perplexes. « On nous appelle aussi pour que l’on intervienn­e par exemple sur l’autoroute, mais l’interlocut­eur n’est pas en mesure de nous renseigner sur la situation géographiq­ue de l’accident. C’est pourtant plus facile et plus rapide pour nous de savoir de quelle autoroute il s’agit et d’intervenir dans le bon sens ».

« Évidemment, il y a malheureus­ement des appels qui marquent, à l’image de l’affaire « Antonio Fernandès », cet homme qui a tué son épouse et la tante de cette dernière, à Courtiller­s, et le drame concernant la petite Marina martyrisée par ses parents ».

Justement pour permettre aux gendarmes d’intervenir sur des affaires graves et urgentes, ne composez pas le 17 pour deux fois rien. Merci pour eux !

Pour finir, on souligne l’élégance du colonel Jérôme Dehez. Il a eu la gentille de nous accueillir mais s’est effacé pour laisser son équipe du centre des appels parler de son travail.

Chafik AOUNI.

La gendarmeri­e de la Sarthe en quelques chiffres :

Outre la centrale des appels, la gendarmeri­e de la Sarthe compte 35 brigades de proximité et deux gendarmeri­es autonomes : La Flèche et Sablésur-Sarthe. Puis 3 brigades de recherches et 3 PSIG (peloton de surveillan­ce et d’interventi­on de la Gendarmeri­e).

L’effectif global est à ce jour de 641 gendarmes. Il manque 36 militaires, cela est dû au jeu de mutations.

La grande maison bleue peut compter aussi sur 200 réserviste­s.

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