Les Alpes Mancelles

Georgette, figure silléenne, nous a quittés

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Georgette Nouet, figure silléenne, nous a quittés le 29 avril 2017. Elle laisse le souvenir d’une femme d’une extrême gentilless­e.

Née dans le bas du bourg de Mont-Saint-Jean le 5 septembre 1930, elle avait 2 soeurs et 2 frères.

Son père Georges est menuisier, sa maman Germaine lave le linge de ses clients au lavoir communal, le papa décède jeune et Madame Nouet élèvera ses 5 enfants toute seule.

Georgette fréquente l’école publique de Mont-Saint-Jean et c’est avec Madame Piquet et Mademoisel­le Martineau qu’elle va apprendre à lire, écrire et compter, entre autres. Très brillante élève, Georgette retiendra bien ses leçons, et jusqu’à la fin de sa vie, elle comptera les points à la belote avec une rapidité et une exactitude qui en ont souvent surpris plus d’un !

À cette époque on n’avait pas la chance de pouvoir rester à l’école bien longtemps, surtout avec une maman veuve et de jeunes frères et soeur. À l’âge de 12 ans, elle part rejoindre son aînée Germaine qui travaille déjà chez Monsieur Viot, crémier-épicier place de la République, à Sillé.

Elle y fera carrière, même si le transport quotidien des lourds bidons de lait a maltraité et cassé un dos trop jeune pour de telles charges.

Au départ de Monsieur Viot, elle gardera avec sa soeur, la crémerie-épicerie, mais pas le bar, car Monsieur Viot avait expliqué que ce n’était pas la place d’une femme !

Georgette va servir plusieurs génération­s de Silléens et de villageois voisins, qui se souviennen­t bien d’elle, comme en témoignent les nombreux messages laissés sur facebook à l’annonce de son décès. Un post explique : « nous les petits enfants de Sillé nous étions tous un peu les enfants de Georgette et de Germaine. »

D’autres rappellent le souvenir de l’excellente crème fraîche épaisse qui disparaiss­ait du pot avant d’arriver à la maison, du lait crémeux, des Bolo, mais aussi des bonbons distribués par les deux demoiselle­s.

Après avoir vendu fruits et légumes, lait, crème fraîche et fromages, Georgette, connue aussi sous le surnom de « Dédette », a pris sa retraite en 1995, elle avait 65 ans.

Le commerce devenu depuis le La Ré Do est passé aux mains de Sylvaine Marie le 31 décembre 2003, et Dédette qui a toujours habité au-dessus du bar, en est devenue une habituée doublée d’une amie pour Sylvaine. Pendant plus de 10 ans, elle est venue boire tous les mercredis un apéritif avec ses copines, son péché mignon le kir aux cerises griottes… mais elle venait aussi, manger les tripes à la Saint Michel, fêter le nouvel an les 31 décembre, et écouter absolument tous les concerts qu’ils soient du hard rock ou de la chanson française ! Et elle n’allait se coucher que quand le bar était fermé.

Elle a participé aux karaokés, dansé la salsa, elle jouait au scrabble ou à la belote.

Jamais mariée, a elle expliqué qu’elle n’en avait jamais eu le temps… le travail, toujours le travail…

D’une grande ouverture d’esprit « Dédette » était appréciée de tous. Elle avait toujours un mot gentil et un sourire, elle connaissai­t plein d’anecdotes sur Sillé et ses habitants, mais très discrète, elle n’a jamais dévoilé des choses qui auraient pu faire souffrir des gens.

Pour avoir parlé souvent avec elle, on l’a toujours entendue répondre à la question « ça va ? » par « mais oui ça va », comme si c’était l’évidence !

Bon voyage Madame, bon repos Dédette, vous allez nous manquer.

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