Le candidat insoumis Loïc Morisot croit en ses chances
Dans la 1ère circonscription de la Sarthe, Loïc Morisot part aux législatives avec sa suppléante Evelyne Maillard sous les couleurs de la France Insoumise. Il y croit.
« Pour nous, les législatives, c’est le 3ème tour de la présidentielle ». C’est donc tout logiquement que le binôme –il est du Mans, elle est de Saint-Aubin du Locquenay-est en campagne depuis… un an.
Loïc Morisot entend être le candidat qui apporte des réponses neuves à trois types d’urgence : sociale, écologique, démocratique.
Haro sur la loi NOTRe
Le candidat à la députation est ulcéré que la circonscription ait subi la disparition de Moulinex, la baisse des effectifs chez Hutchinson, entreprise à laquelle il reproche de s’offrir un volant de main-d’oeuvre captive, les intérimaires. A ses yeux, l’inégalité de l’accès à Internet, la multiplication des tests pour réintégrer une usine, le manque de transports en commun -surtout « campagne-campagne »la raréfaction de la présence des organismes sociaux comme la CAF ou la CARSAT, la dématérialisation de leurs relations avec la population, la fermeture de chantiers d’insertion, celle des bureaux de La Poste… pénalisent gravement la population de la circonscription. « Tout ce que nous décrivons avec Evelyne Maillard, ce sont les conséquences de la loi NOTRe, qui a entraîné toutes les fusions des communautés de communes, souvent menées à marche forcée, la mise en concurrence des territoires ».
Médecins fonctionnaires
Le tableau qu’il brosse de la part urbaine du territoire qu’il veut représenter n’est pas plus reluisant. Au Mans, il pointe l’effondrement des effectifs salariés chez Renault, « le personnel en souffrance » au centre hospitalier (le plus gros employeur de la circonscription), les « répercussions sur la campagne » que son fonctionnement claudiquant entraîne, comme le manque de médecins.
Parmi les propositions qu’il porte, Loïc Morisot insiste sur la création de médecins fonctionnaires dans les zones rurales, celle de centres médicaux municipaux en zones urbaines. C’est un nouvel état d’esprit qu’il prône. Ainsi, le candidat Front de Gauche (FG) pointe qu’il y a des jeunes médecins qui n’ont pas envie de s’engager à travailler 70 heures par semaine ».
Cantines 100% bio
Ras-le-bol de « l’étalement urbain », Loïc Morisot en a aussi ras-le-bol de voir s’étendre la ville du Mans. Le projet du FG vise au contraire à rééquilibrer le commerce entre ville et campagne. Il est bien décidé également à convaincre les électeurs qu’il est grand temps d’« arrêter de prendre sur les terres agricoles ». Des terres agricoles dont les exploitants sont, de toute façon, toujours trop malmenés. C’est de circuits courts dont tout le monde a besoin, de sorte de s’exonérer des diktats de la grande distribution. Il est aussi urgent d’« encourager le bio ». Loïc Morisot entend persuader l’Assemblée que les élèves méritent 100% de bio dans les cantines.
Motivé
« Notre objectif est que les Insoumis soient majoritaires à l’Assemblée nationale ». Loïc Morisot se revendique le candidat de la clarté. Le programme qu’il porte dans la course aux législatives n’a pas changé d’un iota depuis le 7 mai. Il espère au moins pouvoir franchir le 1er tour, comptant que les électeurs ne se laissent pas tromper par la ligne « floue » du PS et soient las de l’ambiance « règlement de comptes » chez les Républicains. « Avec Evelyne Maillard, nous construirons un dialogue avec les citoyens, nous ne serons pas des élus hors-sol ». Ni des « professionnels de la politique » puisque, parmi les nouvelles règles du jeu que le candidat à la députation et sa suppléante voudraient voir entérinées, figure l’idée selon laquelle, après un, voire deux mandats, un élu revienne à son métier.
Propos recueillis par F.A.