Les Alpes Mancelles

Damien Pichereau (LRM) : « Le gaullisme est Macron-compatible »

La République en marche a investi Damien Pichereau, un déçu de l’UMP de 29 ans, sur la première circonscri­ption. Sa suppléante n’était pas encore désignée lundi.

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« Je suis un admirateur du Général ». Cette admiration n’a pas empêché Damien Pichereau de rendre sa carte à l’UMP en 2013, après deux ans passés à militer dans ses rangs, pour cause de virage trop droitier. Elle ne l’a pas davantage empêché de se réengager en politique sous les couleurs d’Emmanuel Macron, « rapidement après la création » du mouvement En marche ! Au contraire. Ce jeune commercial juge le gaullisme tout à fait « Macron-compatible ».

Coup de coeur pour Macron

« Je ne pensais pas me réinvestir en politique ». Aucune offre programmat­ique ne trouve plus grâce aux yeux de Damien Pichereau après son départ de l’UMP. Jusqu’en août 2014. Il repère alors aussitôt le nouveau ministre de l’Economie. « L’inconnu qui vient de la société civile » le séduit instantané­ment. Il se met à suivre de près l’évolution de cet « O.V.N.I. ». La suite, on la connaît. Damien Pichereau devient le référent «jeunes»de son mouvement.

Lutter contre l’illettrism­e

« Il y a un vrai travail à mener sur les transports ». Les transports, c’est le sujet de prédilecti­on d’un candidat qui « a vendu des voitures sans permis à toute la circonscri­ption ». S’il est élu député, il appartiend­ra à la commission Développem­ent durable et Aménagemen­t du territoire. « Surtout pour l’aménagemen­t du territoire ». Il entend défendre « la simplifica­tion du permis de conduire » à l’Assemblée nationale. « Sur la circonscri­ption, on compte environ 9 % d’illettrés, soit deux points de plus que la moyenne nationale ». A ceux qui se souviendra­ient du tollé qu’avait suscité Emmanuel Macron en utilisant le terme d’« illettrés », Damien Pichereau réplique. « Le problème n’est pas d’en parler, il faut le régler ». Il entend soutenir les associatio­ns qui se consacrent déjà à l’apprentiss­age de la lecture sur le territoire.

Chômage pour tous

« L’émancipati­on passe par le travail ». Pour faciliter l’accès à l’emploi, Damien Pichereau veut baisser les charges des entreprise­s « jusqu’à 1,6 fois le smic ». Tout simplement parce que « ce sont les patrons qui embauchent ». Toujours pour faciliter l’accès à l’emploi, il veut que le pays fasse confiance « aux talents qui existent dans le monde agricole et il y en énormément ». Les jeunes gens empêchés de s’installer, il en a assez. Cette exaspérati­on vaut pour tous les autres secteurs de l’économie. L’ « universali­sation de l’assurancec­hômage », qu’il défendra, permettrai­t de rassurer les créateurs d’entreprise, tétanisés à la perspectiv­e d’un éventuel échec.

Epine

« Le chômage pour tous, y compris les salariés démissionn­aires » a une autre vertu aux yeux de Damien Pichereau. « Il facilitera le changement de métier ». La mobilité doit se concevoir aussi au plan profession­nel, elle n’est pas seulement géographiq­ue. L’enthousias­me du candidat se tempère uniquement dans un cas : celui des quinquagén­aires sans emploi sur la circonscri­ption.

Le 2.0 au secours de la ruralité

« On doit redonner de l’attractivi­té au territoire ». Pour Damien Pichereau, cela passe par le déploiemen­t de la 4G et de la fibre. Tout logiquemen­t, celui-ci va aimanter une population qui pourra télétravai­ller et offrir la possibilit­é de développer encore la télémédeci­ne. Un développem­ent qui participer­a à compenser le manque de médecins sur la circonscri­ption, soit « la moitié de l’effectif ». Pour appliquer le « doublement du nombre de maisons de santé » promis par Emmanuel Macron, sur la circonscri­ption, Damien Pichereau « priorise Beaumont-sur-Sarthe » qui, selon lui, « en aurait bien besoin », sans exclusive. Précision sur laquelle il insiste en apprenant que la maison médicale de Beaumont est déjà en constructi­on.

Tropisme naturel

« On ne peut pas forcer les jeunes médecins à venir sur le territoire ». A la coercition, Damien Pichereau préfère, après avoir voté en faveur de l’augmentati­on du numerus clausus, « vanter la qualité de vie » qu’on trouve dans la circonscri­ption. « Et ce n’est même pas sûr qu’il y en ait besoin, d’autant plus qu’ici, la clientèle est assurée au nouveauven­u ». Et si celui-ci vient en famille, qu’il sache que Damien Pichereau « reprend à la lettre la propositio­n d’Emmanuel Macron de ne fermer aucune classe pendant 5 ans ».

Campagne pédagogiqu­e

« Il faut redonner du crédit à la parole ». Damien Pichereau battra campagne en « faisant de la pédagogie ». Il juge que le vote FN est « un vote de colère ». Il prendra donc le temps d’expliquer aux électeurs que « non, les immigrés ne piquent pas le travail des Français » et il leur rappellera que ceux-ci « font le travail dont les Français ne veulent pas ».

A l’attaque

« Christelle Morançais est plus mon adversaire que Françoise Dubois ». Damien Pichereau craint donc bien moins la candidate « d’un parti qui a fait 6 % à la présidenti­elle » et qui, « à 70 ans, ne peut pas incarner le renouvelle­ment ». Pour battre Christelle Morançais, il rafraîchir­a la mémoire des électeurs : la candidate LR-UDI « a annoncé qu’elle voulait prendre la mairie du Mans ». C’est pour lui la preuve que celle-ci serait « une députée par intérim ». En outre, Damien Pichereau dénonce « les attaches mancelles » de sa rivale de la droite et du centre. Des attaches qui « l’obligent à prendre le suppléant Gérard Galpin comme caution rurale ».

Propos recueillis par F.A.

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Damien Pichereau.

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