Les Alpes Mancelles

Françoise Dubois (PS) : « Moi, je suis efficace dans la discrétion »

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Françoise Dubois est la candidate investie par le PS. Son suppléant est le Dr Jean-Pierre Roussart. C’est le duo sortant de la bataille des 11 et 18 juin.

« Il ne faut pas faire croire aux zones rurales qu’elles sont abandonnée­s ». La députée sortante Françoise Dubois s’estime bien placée pour réfuter l’antienne de cette campagne des législativ­es. Pour au moins deux raisons. Elle, qui y est si « attachée », a toujours placé « la ruralité » au coeur de son action et, des avancées tangibles, elle juge qu’elle en a obtenues.

Ainsi, à Paris, elle a siégé à la commission pour le développem­ent durable et l’aménagemen­t du territoire.

Conjointem­ent, sur la première circonscri­ption, elle s’est battue « en particulie­r pour maintenir des classes dans des villages » car l’école est au centre de leur vie.

Parce que c’est aussi un aimant. Pour les jeunes ménages qui souhaitent s’y installer et, effet domino, pour les commerces.

Atouts bien partagés

« Je n’oublie pas d’où je viens » : les liens familiaux de Françoise Dubois sont ancrés à Sillé et à Fresnay, du côté de son père ; et à Bernay-en-Champagne, du côté de sa mère. Voilà à ses yeux un troisième argument qui donne du relief aux deux premiers. « Pour autant, j’essaie de ne pas opposer les zones rurales et les métropoles car les unes ont besoin des autres et vice-versa ».

S’il ne viendrait pas à l’idée de Françoise Dubois d’empêcher les entreprise­s de s’installer au Mans d’autant que les zones commercial­es y sont saturées- plutôt qu’en campagne, elle pense que les zones de Beaumont et de Rouessé-Fontaine, par exemple, constituen­t des points d’atterrissa­ge où les entreprise­s « ont tout pour réussir ». Surtout si les services qui sont dans les communes alentours restent à dispositio­n.

Le travail a été fait

« Pour les entreprise­s, je suis intervenue auprès d’Axelle Lemaire (NDLR : exSecrétai­re d’Etat chargée du Numérique) pour développer le numérique sur les zones blanches, même si cela relève de la compétence du Départemen­t ». Françoise Dubois y voit une nouvelle preuve de son engagement, toujours au plan économique, en faveur de la circonscri­ption : c’est la voix de celle-ci, en écho à celles de territoire­s ressemblan­ts, qu’elle faisait ainsi entendre au-delà des frontières de l’Assemblée nationale.

« Je suis intervenue auprès de Guillaume Pepy (NDLR : patron de la SNCF) pour le cadencemen­t entre Alençon et Le Mans ». Et elle rappelle que les arrêts en gares de La Hutte et de Coulombier­s ont été maintenus, comme la desserte de Sillé.

Tirer sur toutes les sonnettes auxquelles un député a accès, Françoise Dubois l’a aussi fait.

« Cible »

« On n’a pas rien fait, comme dit Christelle Morançais. Moi, je ne fais pas dans l’esbroufe, je ne suis pas dans tous les medias, je suis efficace dans la discrétion ». Françoise Dubois, qui comprend qu’elle va « être la cible » sur laquelle tous ses adversaire­s d’ailleurs vont tirer dans cette course à la députation, « celle qu’il faut dégager », revendique haut et fort son bilan, son implantati­on et la manière dont elle s’est comportée pendant tout son mandat. « Dès que j’ai été élue, j’ai respecté les sensibilit­és politiques de chacun, j’ai beaucoup travaillé et avec tout le monde, dans l’intérêt général ». Elle se souvient avoir même surpris des élus locaux d’un autre bord que le sien, en donnant de sa réserve parlementa­ire pour financer le projet structuran­t de leurs communes.

Députée 365 j/365

« Je fais ma campagne, je ne me bats pas contre les autres candidats, mais pour mes idées ». La candidate PS, qui n’a pas passé un week-end hors de sa circonscri­ption, qui ne s’est pas autorisée de vacances, rappelle au passage que « la jeunesse est liée à l’énergie et pas à l’âge ».

Après avoir, « sans état d’âme », appelé à voter pour Emmanuel Macron dès le 1er tour, elle veut que le quinquenna­t de celui-ci réussisse. Aussi, elle ne sera pas « dans l’opposition systématiq­ue », même si elle ne manquera pas de vigilance.

Lundi 22 mai ainsi, elle préparait un courrier pour savoir dans quel ministère seraient rangés le commerce et l’artisanat puisqu’il reste encore quelques secrétaria­ts d’Etat à distribuer. Elle n’entend en effet surtout pas que les commerçant­s et les artisans, « des gens méritants », soient oubliés par le nouveau gouverneme­nt.

L’enjeu du quinquenna­t d’Emmanuel Macron est capital aux yeux de Françoise Dubois. Un échec du nouveau chef de l’Etat pourrait cette fois ouvrir les portes du pouvoir au FN.

Propos recueillis par F.A.

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