Les Alpes Mancelles

Manoa vient au monde chez sa grand-mère

Manoa a choisi le domicile de sa grand-mère, à Saint-Rémy-de-Sillé, pour entrer dans la vie. Avant de s’installer chez ses parents, à Sillé. Sacrée histoire.

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« Je me suis demandée si je ne devais pas rester dans la voiture ». Jeudi 11 mai, 5h. Le Mans. De guerre lasse, à la maternité, on prie Marie de rentrer chez elle. Elle est arrivée à 0h40 et… Toujours rien. Rien, quoiqu’elle ait, sans discontinu­er, des contractio­ns. Toutes les 5mn. On l’a fait marcher, on l’a même fait jouer au ballon… Non, ces contractio­ns-là sont sans doute « un faux travail ». Finalement, Marie se range à cet avis. Elle prie Brice de remettre le cap sur Sillé. En route, le jeune couple décide finalement de faire halte chez Marie-Claude. La grand-mère n’est pas chez elle : depuis 0h, elle garde Hugo, 6 ans, et Esmée, 5 ans, leurs deux aînés, chez eux. De la sorte, Marie et Brice ne vont pas les réveiller.

L’attente

« Je ne connais peut-être pas mon corps si bien que ça… ». 6h. Saint-Rémy-de-Sillé. Le jeune couple veut se reposer. Mais Marie souffre trop. Elle se relève au bout d’une demiheure. Elle arpente la maison de long en large. Pas moyen de calmer la douleur. Il n’y a plus qu’à prendre un bain pour espérer avoir un peu de répit. Il est alors 7h15. Un quart d’heure plus tard, Brice rejoint Marie. L’attente continue. 7h45. Ils entendent rentrer Marie-Claude, qui s’apprête à faire petit-déjeuner Hugo et Esmée.

Télé-accoucheme­nt

« Qu’est-ce que vous faites là ? ». Marie-Claude a la ferme intention de dire à Brice et Marie ce qu’elle pense de la situation : c’est à la maternité qu’ils devraient fissa retourner. Pendant ce temps, à l’étage du pavillon, Marie comprend que, cette fois, la situation se débloque. Et même très vite… Il n’est pas encore 8h10. Elle demande à Brice d’appeler le Samu. Brice entre en contact avec le médecin régulateur. C’est là que la poche des eaux se rompt. « Il faut retourner à la maternité ! ». Voilà, Marie-Claude a enfin dit ce qu’elle pensait de tout cela à son gendre. « Pas possible, la tête arrive ». Marie-Claude empoigne le téléphone pour que Brice puisse agir. Depuis la maternité du Mans, le médecin guide ses gestes.

Sauvé des eaux

« La grand-mère n’avait pas le droit de paniquer parce qu’il n’y avait pas à paniquer ». Le cordon ombilical est enroulé autour du cou du bébé. « Un tour trois quarts ». Brice garde son sang-froid et suit scrupuleus­ement les recommanda­tions que le régulateur lui donne. Marie n’a pas peur : elle a confiance en Brice. 8h20. « Le bébé est sorti d’un coup ». Il a atterri dans l’eau du bain. Son père le repêche aussitôt pour le poser sur le ventre de sa mère. La religion de Marie est faite : « Cet enfant ne voulait pas naître à l’hôpital ».

« Bien fragile »

« Oh mon Dieu ! Quand j’ai vu le petit, j’ai dit : ma fille, elle m’aura tout fait ». L’émotion étreint Marie-Claude. Intrigué par les pleurs qu’il entend, Hugo grimpe les escaliers quatre à quatre. Esmée est dans son sillage. Il y a une minute que Manoa est leur petit frère. « Ça faisait un peu peur car il était bleu. Je l’ai trouvé bien fragile et il n’a presque pas pleuré ». Aujourd’hui, Hugo fait son fier, comme devant ses copains d’école Maxence, Pablo et Gabin. Marie-Claude rectifie. « En réalité, il était tout tremblant quand il est arrivé ». Esmée est bouche bée. Les pompiers déboulent à leur tour, le Samu suivra.

Rarissime

« Avec les pompiers, on s’est fait plaisir. On a pris des photos ». Marie se félicite de la présence d’esprit dont toute la petite famille a témoigné. Les voilà tous avec de bien précieux souvenirs. 9h30. Le Samu emmène la mère et le bébé à la maternité, tandis que Hugo et Esmée reprennent le chemin de l’école. Saint-Rémy-de-Sillé compte un nouvel administré. Il mesure 49 cm et pèse 3,519 kg. Ici, jamais on n’était plus venu au monde à domicile depuis… 47 ans. F.A.

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