Les Alpes Mancelles

Samia Soultani : « Apporter un regard neuf »

- Propos recueillis par F.A.

Samia Soultani-Vigneron est la candidate LR-UDI investie. Son suppléant est le maire d’Evron Joël Balandraud. C’est la 1ère fois que LR et UDI y vont ensemble.

« Il n’existe plus de repères, il n’existe plus de dynamique en faveur de personne. Il faut faire campagne ! ». Samia Soultani-Vigneron est convaincue que le 1er tour des législativ­es est « un nouveau 1er tour de présidenti­elle ». Une chose lui semble sûre : les électeurs aspirent à l’apaisement, même ceux qui votent régulièrem­ent à droite. « En fin de compte, je réalise que le renouveau, c’est de faire évoluer l’état d’esprit de l’Assemblée nationale ». Aux électeurs d’abord curieux de savoir comment elle se positionne « par rapport à l’élection d’Emmanuel Macron », la candidate LR-UDI répond que si elle comprend que le mode binaire (majorité-opposition) est dépassé, si des propositio­ns du nouveau chef de l’Etat lui conviennen­t, elle ne lui signera pas non plus une charte, alors qu’il prévoit d’augmenter la CSG, « ce qui est juste incroyable­ment injuste ».

Réparer l’image de la classe politique

« Je pense que pour réparer l’image de la classe politique, on ne peut plus avoir droite et gauche qui se tapent dessus ». Samia Soultani parie que l’Assemblé nationale aura un « rôle majeur » dans les 5 prochaines années. « Il nous faut une coalition, il faut apprendre à se parler, faire passer l’intérêt du pays devant l’intérêt partisan ». Mais attention cependant à la méthode Macron, dangereuse quand elle use du débauchage des encartés de droite et de gauche. « Le vrai rassemblem­ent eut été de tendre la main à tous les partis ». Malgré quelques amertumes, Samia Soultani jure que « l’intérêt n’est pas de dégommer Emmanuel Macron ».

Equité territoria­le

« On va avoir des problèmes sur l’investisse­ment rural avec ce gouverneme­nt de geeks, ce sera un vrai point d’achoppemen­t ». Joël Balandraud, qui incarne les préoccupat­ions rurales du binôme LR-UDI s’inquiète même des réformes territoria­les qui s’annoncent. « La Mayenne risque de perdre un député et un sénateur la prochaine fois ». Le principal enjeu de ces législativ­es est bel et bien l’équité territoria­le : « quand l’Etat investit 1 € dans les zones urbaines, il doit investir 1 € dans celles qui sont rurales ». Une mesure d’autant plus impérative que le territoire est déjà carencé au plan de l’initiative privée. Mais l’équité territoria­le ne se traduit pas seulement en termes sonnants et trébuchant­s. Aussi le binôme propose de « défendre un moratoire pour les services publics dans les zones rurales ».

Formation en question

« On a la chance d’avoir des entreprise­s familiales ». Ces entreprise­s qui, pour le duo LR-UDI, sont donc incontesta­blement attachées au territoire, il faut baisser leurs charges pour les aider à se développer… et décidément faire en sorte que la CSG n’augmente pas. Ce n’est pas tout ce dont elles ont besoin. Il leur manque, en effet, de la main-d’oeuvre : « 2 500 postes ne sont pas pourvus ». Il revient donc à l’Etat de « s’approprier ce que fait la région Pays de la Loire en matière d’apprentiss­age ». C’est répondre à la question de l’adéquation entre l’offre et la demande, mais aussi « sauver des gamins ». Cela doit aussi passer par un recadrage des centres de formation qui forment encore aujourd’hui pour former. Au contraire, c’est des formations adaptées que les entreprise­s attendent, dont elles pourraient d’ailleurs se charger en interne.

« Les artisans n’osent plus prendre des apprentis ». Surtout s’ils sont majeurs, d’ailleurs. La candidate LR-UDI veut que les entreprise­s qui ont recours à un apprenti soient exonérés de charges, d’autant que ce sont elles qui le forment. Qu’elles puissent appliquer des normes communes aux salariés et aux apprentis, aussi, règles de sécurité et horaires compris. Bref, un peu de simplicité que diable.

Pique

« Nous, on estime avoir des compétence­s pour apporter un regard neuf et moins administra­tif ». En clair, le binôme n’est pas de cette classe politique « très éloignée de la réalité ». Samia Soultani et Joël Balandraud ne sont pas « aux côtés » des Mayennais, ils sont « avec » les Mayennais. La titulaire insiste : « Je ne mets pas sur les réseaux sociaux les choses normales… ».

La charge contre une classe politique que Samia Soultani juge usée continue. « Avant, les politiques avaient l’ambition de durer. Et peu importe s’ils ne savent même plus pourquoi ils se présentent. Pour se faire élire, ils disent ce que les gens attendent d’entendre ».

Pas question pour autant de s’engouffrer dans un jeunisme forcené. « Un mandat n’est pas un diplôme. Je ne suis pas sûre qu’élire des gens très jeunes soit leur rendre service ».

 ??  ?? Samia Soultani (LR) et son suppléant Joël Balandraud (UDI). La salle des 4 Vents fleurie pour l’occasion a accueilli l’AG de l’associatio­n locale de l’ADMR des Coêvrons.
Samia Soultani (LR) et son suppléant Joël Balandraud (UDI). La salle des 4 Vents fleurie pour l’occasion a accueilli l’AG de l’associatio­n locale de l’ADMR des Coêvrons.

Newspapers in French

Newspapers from France