Aurélien Guillot (PC) : « récupérer de l’argent pour le redistribuer, c’est possible »
L’élu lavallois Aurélien Guillot est le candidat qu’a investi le parti communiste (PC) « dès novembre 2016 » pour partir à l’assaut de la 1ère circonscription. Sa suppléante est Laura Verduco, militante communiste et féministe, originaire des Pyrénées Atl
« Pour nous, les législatives n’ont jamais été le 3ème tour de l’élection présidentielle. Ce sont toutes deux des élections aussi importantes ». Aurélien Guillot, secrétaire départemental du PC, a d’ailleurs lancé dès janvier sa campagne pour le scrutin des 11 et 18 juin. Il a « anticipé pour figurer de bonne manière, sachant qu’en Mayenne, le Front de Gauche est plutôt faible ». Il juge en outre qu’ « on est dans une élection nationale et non locale » : l’enjeu est bel et bien de « porter des lois qui ont un impact sur le territoire ».
Numerus clausus
« En zone rurale de la circonscription, il y a déjà le problème de la disparition des services publics ». Aurélien Guillot pense plus précisément à la suppression des arrêts de TER à Evron avec celle des bureaux de La Poste, pour lesquels il propose de « se battre pour conserver » l’existant. « Sur le territoire commun à la campagne et à l’agglo lavalloise, c’est le manque de médecins, généralistes comme spécialistes, qu’il voudrait voir combler. « Face à cela, il y a des collectivités qui font des maisons de santé, c’est intéressant mais il faut faire plus ». Comment ? En supprimant le numerus clausus pour que des jeunes se forment à la médecine en plus grand nombre. « Le maire de Laval dit se battre pour que la Mayenne soit un territoire prioritaire, mais ça ne suffit pas ». Voilà pourquoi le candidat communiste veut « agir globalement sur le stock ».
Soutien aux TPE-PME
« L’agglomération de Laval verse de nombreuses aides aux grandes entreprises du territoire. Et pareil sur le com com des Coëvrons ». Aurélien Guillot a tout loisir de la constater : il est conseiller municipal à la ville et conseiller communautaire. Il estime que ces aides-là sont versées sans contrepartie, autrement dit « à fonds perdus ». L’entreprise Gruau, groupe international, est selon lui un exemple typique des bénéficiaires qui n’ont pas besoin de cet argent (200 000€ avancet-il dans ce cas). « Mieux vaudrait soutenir les TPE-PME à la place ». Sachant que ce soutien devrait encore s’effectuer selon des critères : l’emploi, les conditions de travail, l’égalité homme-femme, la préservation de l’environnement.
Soutien aux producteurs agricoles
« Au niveau agricole, il y a nécessité d’avoir des prix rémunérateurs pour les producteurs ». Or, la solution, Aurélien Guillot promet que le PC l’a trouvée depuis la dernière mandature. Si son groupe à l’Assemblée nationale n’avait alors pas convaincu assez de parlementaires, rien n’est trop tard. Il peut être ressorti cette fois-ci.
Non à la « casse du travail »
« On veut être des relais des luttes sociales et des combats des salariés à l’Assemblée nationale ». En conséquence, s’il est élu député, Aurélien Guillot s’opposera, avec son groupe, à « la casse du travail ». Le projet du nouveau chef de l’Etat qui consiste à faire voter « dès juillet la suite de la loi El Kohmri », le candidat PC est contre. « Au contraire », il veut contribuer à « construire des protections supplémentaires pour les salariés ». Le « combat principal du PC » est de porter le smic à 1 800 € brut et de revaloriser les pensions modestes. Les moyens, Aurélien Guillot les a. « Toutes les politiques sur les salaires qui ont menées jusque-là coûtent de l’argent ! ».
Pas de « serrage de ceinture »
« On nous dit de nous serrer la ceinture. Or, tous les ans, le PIB de la France augmente ». Aurélien Guillot entend donc « récupérer de l’argent » pour financer le projet politique du PC qu’il défend « en luttant contre la fraude fiscale, qui est en grande partie le fait de personnes extrêmement fortunées » et qu’il évalue à « 70 à 80 milliards d’euros annuels ». Une somme qui équivaut, martèle-til, au déficit annuel de la France. D’autres « récupérations d’argent » peuvent être opérées. « En arrêtant avec le CICE : des aides publiques, il y en a à tous les étages ! ». Aurélien Guillot veut au contraire « cibler » le soutien de la puissance publique sur « les entreprises qui en ont besoin ».
Non au CICE
« Pierre Gattaz n’a pas respecté don engagement de créer un million d’emplois, comme l’indiquait le pin’s qu’il arborait ». Or, les bénéficiaires du CICE, il y en a eu. Et beaucoup puisqu’ils ont aspiré selon le candidat PC, 30 milliards d’euros. « Ils », ce sont les secteurs de la grande distribution, des banques et des assurances. Conclusion sans appel de : « Il y a bien beaucoup d’argent à récupérer pour financer les salaires et le maintien des services publics ».
Propos recueillis par F.A.