Les Alpes Mancelles

Pascal Foucher : « L’apiculture, c’est branché ? C’est notre métier ! »

Au moment où l’apiculture est synonyme de « branchitud­e », Pascal Foucher multiplie les activités de son Rucher du Moulin, à La Hutte. Rencontre (épatante).

-

Les Alpes Mancelles : Depuis quand y a-t-il des ruches à Fresnay et cette initiative est-elle duplicable ?

Pascal Foucher : Voilà 1 an que nous avons installé des ruches à Fresnay. Nous avons décidé de les mettre avec les biquettes sur le coteau des vignes. Elles sont ainsi visibles sans être dangereuse­s pour le public. Pour cette année de démarrage, nous avons récolté 50 pots de miel de 125gr. Il s’agit de miel toutes fleurs. C’est parce que cette initiative est précisémen­t duplicable que nous en avons fait une part de notre activité. Nous nous adressons aux collectivi­tés locales et aux entreprise­s. Si elles sont partantes, nous commençons par effectuer une étude de faisabilit­é. Elle prend en compte l’accessibil­ité, la protection du public, l’environnem­ent… Pour ce critère-là, la présence, par exemple, d’une voie de chemin de fer exclut la possibilit­é que les abeilles se sentent bien.

Les A.M. : Quels avantages les collectivi­tés ou les entreprise­s peuvent-elles tirer du fait d’avoir des ruches ?

P.F. : Déjà, si toutes les conditions sont réunies pour le bienêtre des abeilles, nous installons les ruches, nous chargeons des déclaratio­ns auprès des assurances, puis « gérons » et entretenon­s les ruches. La collectivi­té ou l’entreprise n’ont plus rien à faire, on s’occupe de tout. Par ailleurs, nous proposons aussi que la récolte revienne à l’entité qui nous les a commandées. Le maire, Fabienne Labrette-Ménager, a par exemple, choisi d’offrir des pots du miel fresnois aux mariés de sa commune. Une entreprise peut vouloir que son miel fasse partie d’un coffret cadeau de fin d’année.

Avoir des ruches répond à la volonté, pour une collectivi­té locale ou une entreprise, de s’impliquer dans la préservati­on de la biodiversi­té, sans compter que l’initiative n’est pas si courante. En outre, dans une commune, la population s’approprie les ruches : c’est un facteur de cohésion. Tandis qu’une entreprise en tire un bénéfice en termes d’image, sachant que, de surcroît, l’abeille est perçue de manière positive. Or, on sait que la santé de la planète est un enjeu. L’apiculture, c’est branché en somme, mais, au Rucher du Moulin, c’est… notre métier !

Les A.M. : Comment êtesvous devenu apiculteur et comment avez-vous eu l’idée de proposer d’installer des ruches à des collectivi­tés et à des entreprise­s ?

P.F. : Je suis arrière-petit-fils d’apiculteur et, chez nous, on est apiculteur depuis… quatre génération­s ! Pourtant, avec le bac que j’ai obtenu au lycée de Rouillon, j’aurais tout à fait pu devenir agriculteu­r ou éleveur de vaches ou de porcs… Mais le monde est tellement petit qu’un jour que j’étais chez l’apiculteur­écrivain sarthois Gilles Fert (du côté de Mamers), avant qu’il ne parte à côté d’Orthez, j’ai rencontré un Australien qui m’a invité à venir chez lui pour me perfection­ner dans l’élevage de reines, la division des ruches, la fabricatio­n d’essaims… et je suis parti. De rencontres en rencontres, j’ai travaillé au Canada, aux Antilles, aux Etats-Unis et à Hawaï. L’idée d’installer des ruches dans mon départemen­t d’origine m’est venue parce que ça a commencé à se faire à Paris et que, conjointem­ent, l’apiculteur qui s’occupait des ruches de la terrasse du premier étage de l’hôtel de ville du Mans a, il y a 3 ans, souhaité arrêter. Je l’ai alors remplacé.

Mais Le Rucher du Moulin, dont on connaît le musée de l’abeille comme étant un des plus grands de France, a bien d’autres activités… Antoine Lappierre y est en stage pour dépoussiér­er la communicat­ion et le marketing. En effet, nous sommes aussi une boutique ouverte à tous les publics à la recherche de produits dérivés, alimentair­es ou « beauté-santé-vitalité » et de matériel apicole pour apiculteur­s amateurs comme profession­nels. Nous essayons en ce moment, avec Luc Livet et Pascal Agin (Hypermarke­t), de voir comment vendre nos produits sur les market places, ce qui nous permettrai­t d’être commercial­isables via Amazon, la FNAC, Pixmania…

Nous dispensons aussi des formations pour démarrer, nous vendons des essaims, nous suivons les apiculteur­s débutants jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.

Ce n’est pas tout : nous lançons la dernière de nos inventions, l’Api paille, une délicate sucrerie style Mister Freeze dans la forme, à base de miel allié à une douzaine de parfums différents.

Propos recueillis par F.A.

Pratique : Le Rucher du Moulin 23 avenue de la Division Leclerc La Hutte 72 130 Saint-Germain-surSarthe Tel. 02 43 97 13 41 et rucher@naturelia7­2.com et www.apiculture­72.com

 ??  ?? Aux dernières portes ouvertes du musée, Pascal Foucher a comptabili­sé 860 entrées en une journée et demie.
Aux dernières portes ouvertes du musée, Pascal Foucher a comptabili­sé 860 entrées en une journée et demie.

Newspapers in French

Newspapers from France