FO rue dans les brancards
Le syndicat FO dénonce la révision à la baisse de l’estimation de sa charge de travail par le Département, qui se traduit pas une coupe dans ses ressources.
« La charge de travail augmente tandis que les ressources de l’établissement baissent ». Pour le secrétaire FO du Comité d’hygiène, de sécurité des conditions de travail (CHSCT) de l’hôpital d’Evron Xavier Béghin, une « mobilisation » du personnel de l’Etablissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) d’Evron n’est pas du tout à exclure. Une pétition en faveur de meilleures conditions de travail au service des résidents, qui circule depuis 3 semaines, a aujourd’hui recueilli 120 signatures, sachant que 250 personnes y sont employées. « Elle va être prochainement diffusée dans tout le département de la Mayenne ». La mobilisation évronnaise pourrait alors s’inscrire dans un mouvement de protestation plus large.
Une loi en cause…
En cause : la loi d’adaptation de la société au vieillissement, votée le 28 décembre 2015, applicable au 1er janvier 2016, qui « donne tout pouvoir aux départements pour fixer le tarif du point GIR (groupe iso-ressources) ». En bref, les personnes âgées qui entrent en institution sont classées par GIR, autrement dit en fonction du degré de leur perte d’autonomie. Il y a 6 GIR. Les personnes les plus dépendantes sont dites GIR 1, les moins dépendantes, GIR 6, sur une échelle qui va de 1 à 6. Xavier Béghin rappelle que le point GIR servait initialement à « évaluer une charge de travail ». « Depuis quelques années, il était de 9 € ».
…. ou son application ?
« Le souci, c’est que les conseils départementaux ont demandé à retirer les GIR 5 et 6 –donc les personnes âgées les moins dépendantes- des EHPAD pour qu’elles soient maintenues à domicile ». Selon Xavier Béghin, les EHPAD n’accueillent donc plus que « des GIR 1, 2 ou 3 ». Le recentrage des ces établissements sur leur vocation pose question au secrétaire FO du CHSCT parce que si « chaque établissement a donc augmenté son volume de points GIR, l’enveloppe départementale, elle, n’a quasiment pas augmenté ». C’est-à-dire que « le point GIR est revu à la baisse ». Conséquence directe : « depuis avril 2017, il est passé à 7,34 €, applicable au 1er janvier », ce qui se traduit par une baisse des ressources financières des EHPAD.
Baisse des ressources en tout cas
« A Evron, c’est 48 000 € de ressources en moins pour l’EHPAD ». Xavier Béghin avance qu’« à terme, cela équivaut à la suppression de 2 postes d’aide-soignante ou à celle de 24 mensualités de remplacement car notre direction n’aura pas d’argent pour embaucher : elle subit ». Autrement dit, c’est, à ses yeux, la baisse de la qualité des prestations aux résidents assurée. Et l’EHPAD d’Evron, qui accueille 166 résidents permanents et 6 résidents en hébergement temporaire (le temps des vacances) ne serait pas le plus en danger. « Ceux qui n’ont pas fait sortir leurs GIR 5 et 6 risquent de perdre des ressources à hauteur de 70 000 € environ ».
F.A.